Les divers textes de mon blog représentent souvent des versions différentes de mêmes thèmes. Ceci est tout à fait normal. Lorsque j'ai constitué ce blog j'avais la volonté de créer un champ de réflexions auprès des lecteurs, où tout un chacun pourrait participer en donnant libre cours à ses propres critiques et à ses propres idées. Un travail réellement collectif, pour nourrir...le collectif. En donnant des formes diverses à mon discours fondamental, je comptais permettre à l'un de se saisir de ce que l'autre avait ailleurs compris. Je prévoyais un échéance, pas un one man show. Mais je sais que mon blog n'est pas du tout bien référencé, du moins pas assez référencé. Mais je continue dans mes diffusions, car...
Sachant que être un individu humain signifie n'exister que dans, et par, un cadre, un contexte culturel. Et si nous ne savons toujours pas, à propos de l'oeuf et de la poule, lequel est antérieur à l'autre, ce dont nous pouvons être sûr, c'est que les comportements de l'homo sapiens sapiens individuel sont conformés par le moule collectif, l'environnement culturel. Et si nous insistons particulièrement sur la notion de comportements, c'est que nous n'avons aucune illusion éthologique à avoir sur l'homo civilisatus, qui n'est qu'un mammifère sophistiqué faisant partie de la Nature qui elle, suit ses propres lois. Nous n'avons aucune raison de penser que l'individu ne peut être assagi au plus profond de lui-même par la seule force de la raison, d'une morale, et des bonnes idées. C'est que seuls les comportements se peuvent être sensés, orientés, conseillés. C'est que ce qui se passe dans l'intimité d'un individu, ce qu'il ressent, sa psychologie, ses émotions et ses propensions, voire ses aberrations, sont parfaitement indolores pour son milieu, en tant que tels, alors que ses comportements représentent bien un poids qui se concrétise, se matérialise en actes et en faits réels dans son entourage et dans l'environnement social. En somme, peu m'importe si tel individu est jaloux, envieux et frustré de ce que je suis et de ce que je possède, pourvu qu'il ne mette pas le feu à ma maison, à ma voiture; pourvu qu'il ne viole pas ma femme et mes filles.
Là où nous avons un énorme travail qui nous attend, c'est à l'endroit d'une idée totalement erronée de la liberté qui, depuis quelques dizaines d'années s'impose au coeur même de notre civilisation. Une vision de l'être libre qui aurait en soi tous les droits, pourrait avoir n'importe quel caprice sans avoir à s'en justifier; qui n'assume aucun devoir ni aucune responsabilité. Une vision naturaliste donnant la primeur à l'instinct animal. C'est cela que nous a vendu l'industrie technoscientifique et le suprême pouvoir des medias; c'est cette barbarie qui, à l'inverse de la Liberté, aujourd'hui, conforme les comportements des masses, lesquels se concrétisent dans la société, sous la forme de nuisances nombreuses et variées qui aboutissent sur...l'aliénation globalisée. Cette culture infantile extrêmement nocive ne cessera d'être une menace majeure qu'à partir du jour où il sera généralement compris que seuls les comportements peuvent être gouvernés.
Il est vrai que la longue histoire qui nous précède a longtemps imposé ses principes de morale artificielle et arbitraire et que, oui, les temps modernes nous ont heureusement débarrassé d'immenses frustrations que le pouvoir religieux édictait. Mais si, aujourd'hui, la Nature et le corps humains reprennent avec justice quelque droit bafoué par les contraintes inquisitrices, ce n'est pas une raison pour en justifier les débordements dans l'autre extrême. Et si, à notre humble avis, cette morale criminelle est justement vaincue, on se doit de combler le vide qu'elle laisse derrière elle, un vide qui est en train de nous engloutir, tel un trou noir culturel où la Lumière fastueuse de notre civilisation est toute entière absorbée.
C'est à une forme d'éthique relationnelle et collective qu'il nous faudrait tous ensemble réfléchir; à une écologie des interactions planétaires où la Liberté ne serait pas l'objet de guerres de pouvoir, mais serait comprise comme efficace dans le seul partage.
Si un jour, l’épigénétique parvient à démontrer les effets culturels sur les comportements sociaux agissant directement sur le corps, en tant que paramétrages physiologiques innés, il sera juste, alors, de parler de comportements biologiquement transmissibles. A moins que l’on découvre, de surcroît, que ce qui est inné chez un être vivant n’est pas obligatoirement transmissible…
Ceci dit, lorsque les membres d’un groupe social s’imitent réciproquement et que ces comportements en chaîne agissent de façon égale ou similaire sur un nombre significatif d‘individus, au point de se traduire en phénomènes de société, ces phénomènes influencent l’épigenèse des nouvelles générations, par leur concours apporté à la structuration des milieux et de l’environnement qu'ils transforment. Etant donné la réciprocité interactive entre l’organisme, le corps, et l’environnement matériel et social, nous voyons que le culturel se conforme, se traduit physiologiquement par de micro mutations adaptatives, et réciproquement, nous devons considérer le corps social comme une entité sensible qui se conforme à nos comportements.
Mais nous n'avons pas besoin d'attendre les avancées scientifiques pour établir les fondements d'une Écologie Comportementale. La survie des sociétés étant la seule "doctrine" qui peut déboucher sur un vrai et puissant consensus généralisé.
Très bonne année à toi, lectrice, lecteur.
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