dimanche 3 août 2008

3 août 2008.

Définir le terme comportement. (version 2).

Ce terme s’emploie sous une forme pronominale, se comporter, ou bien comme nom commun, un comportement. Il caractérise une très grande variété de corps et de substances observées dans leurs rapports interactifs et affectifs. Il sous-entend une notion de se comporter avec, se comporter à, dans. Nous ne disons point être un comportement, mais nous disons avoir un comportement. Un comportement n’a pas d’être en soi ; il doit donc recevoir une qualification issue d’un jugement pour être signifié. Nous disons alors que tel comportement est par exemple, adéquat, violent, déviant, prévisible, aléatoire, surprenant… Ce terme relève d’une volonté classificatrice vis-à-vis de nos perceptions.

Il exprime une idée très générale qui implique les explications du mouvement, de l’attitude, d’ordre matériel, mécanique, physique, chimique, biologique ou psychologique. Il concerne par conséquent notre perception de l’inerte et du vivant, autrement dit du monde, de la création, de l’espèce humaine.

Se comporter exprime donc bien davantage qu’une simple gestuelle, que simplement bouger, ou se déplacer. Selon les contextes où il s’active, un comportement est soit considéré comme un mouvement réactif, soit une attitude typique, soit une action signifiante et déterminée, etc. Pour ses témoins, comme pour son propre objet ou agent, un comportement s’inscrit toujours dans un cadre sémiologique, signifiant. La mouvance n’est point gratuite.

Cette signifiance comportementale est caractérisée par la ou les formes de relations que ce qui est sensé se comporter entretient avec le milieu contextuel où il s’objective.

Il ne s’agit donc pas de mouvements ou attitudes anodines, mais bien de réactions aléatoires ou de déterminations dynamiques, physico-chimiques intentionnelles, finalisées, ou purement mécaniques ou chimiques, relatives (relationnelles). Elles produisent des effets concrets sur le milieu forcément systémique où cela se meut.

Le comportement est une mouvance relationnelle tendant à contribuer à la fonctionnalité, mais aussi à changer, voire transformer tout ou partie du milieu où il s’exprime.

Pour un agent donné, se comporter c’est littéralement « se porter avec l’autre », autrement dit, se mouvoir, réagir, par rapport au milieu. Ceci, dans une finalité adaptative, et/ou de s’approprier ses fonctionnalités et son énergie, de s’identifier à ses structures de façon à s’y repérer; ou bien se mouvoir dans une intentionnalité libératrice de rejet, afin d’échapper à une pression, aux contraintes éventuellement écrasantes, inhibantes du milieu.

Quel que soit l’objet ou l’agent considéré et l’ordre auquel cet objet ou cet agent appartient, il se comporte car tout objet comportementalisé dans son cadre observationnel qu’il soit inerte ou vivant, est à la fois stimulé, acteur et support dans son appartenance à un ordre qui le contient tout entier et qu’il contribue, en tant que processus individué, à animer : Une pièce mécanique d’un moteur, une substance à l’intérieur d’une solution chimique, une planète x du système solaire, des molécules atomiques y dans les réactions thermonucléaires, un élève dans sa classe, un citadin dans la ville, un mari et son épouse, un oiseau migrateur traversant les mers, une guenon macaque et son petit volé…Et un philosophe ou un scientifique face aux objets de ses questions sur lesquels ses comportements d’observateur exercent des perturbations diverses.

Ce qui implique l’usage du terme comportement ne relève pas du constat qu’effectivement ça se comporte, ce qui est trivial, mais induit le comment ça se comporte, par rapport à quoi, et le pourquoi de tel ou tel type de comportement relevé à l’intérieur de tel contexte. La démarche est essentiellement analytique en vue d’exercer un contrôle. Il y aurait fort à dire sur la cybernétique, sur la relation dynamique qui s’établis dans les comportements d’observateur de comportements vus en tant que systèmes ouverts auto-organisés !

Ce relevage, cette observation et les conclusions qu’ils engendrent sont le fait d’une action humaine. C’est un comportement typiquement humain que cette observation-là. Aucun agent autre qu’humain ne se soucie de ses propres comportements. L’être humain est lui-même beaucoup plus talentueux et zélé quand il s’agit de pratiques d’éthologie, de chimie, de physique ou d’astronomie, que lorsqu’il est question de s’observer objectivement en tant qu’énergie comportementale transformatrice dans ses environnements naturels, familiers, sociaux ou géographiques.

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