samedi 12 juillet 2008

EGO, ETHIQUE, EVOLUTION ET CULTURE .

Ma démarche n'étant pas celle d'un " spécialiste" je n'entends point pénétrer des domaines où ma seule passion ne saurait convaincre. Et quand bien même je serais versé dans des disciplines comme la biologie, la sociologie, l'astrophysique, l'anthropologie ou bien encore l'éthologie etc.... Je ne pourrais , malgré tout avoir une approche globale, syntéthique de mes semblables et de moi-même, de la vie et de la matière où tout cela s'exprime . Je pense pouvoir me situer comme un être très isolé en des lieux non historiques. Mes questionnements sont ma respiration et forment ma propre singularité individuelle. Si mon "art" ne se définit pas précisément entre la philosophie, la poésie, la spiritualité et ... les sciences, c'est tout simplement parce que ma créativité s'exprime dans une "polychromie" correspondant à l'essence même des lois en présence dans l'univers.
Aspirer à la compréhension des mystères qui gouvernent et constituent la matière sensible consiste à hisser à notre conscience les échos des interactivités chimiques, nucléaires ET sensibles du cosmos.
La conscience se manifestant elle-même par une symbolique , une codification propre aux capacités de chaque individu, traduit avec plus ou moins de talent et d'esthétique les informations qu'elle reçoit. C'est un savoir difficilement transmissible.
La société est un creuset où l'homme se conforme à des codifications comportementales, sans lesquelles l'insertion est impossible. Par ce phénomène, tous les individus sont reliés, connectés, et forment ce que l'on appelle très justement le Corps Social. Or, en vertu de mes exercices théoriques ce dernier doit être compris comme un être vivant à part entière, dont les cellules, les organes, le métabolisme, se manifeste sous la forme d'institutions et d'activités les plus diverses. Cette correspondance est susceptible d’applications valables pour le corps, l’équilibrage physiologique comme pour la gestion des éléments culturels de la société. Etant donné que cette conscience, ou plutôt, cette... inconscience collective, synthétise plusieurs milliards d'expériences individuelles, et qu'elle s'équilibre pour la cohésion de l'ensemble des personnes, elle tend vers une standardisation comportementale. Cette normalité exerce un pouvoir considérable sur le particulier. Cependant, chaque citoyen est libre de tenir ses distances par rapport aux grands courants d'influence, aux "tics" et aux modes en vigueur, faire le choix d'une certaine indépendance, avoir une relative autonomie culturelle. Il est vrai qu'à l'heure d'aujourd'hui nous ne sommes pas tous armés pour ce faire.
Notre façon de communiquer, d'échanger avec notre propre environnement est guidée par nos profondeurs biologiques. Depuis les origines nous sommes, en quelque sorte, bioculturels, ce que je traduis par la bioculturalité. Répétons-le, notre organisme, et plus particulièrement notre système cérébral, comporte, dans sa merveilleuse complexité, un potentiel créatif. A tout moment, et si nécessaire, le programme de base, qui lui, est collectif, peut laisser une large place à la nouveauté. Notre créativité qui forme mémoire et référence historique, permet la reproduction bio-comportementale-réflexe de l'attitude qui en a fait l'objet.C'est de cette manière que nos gênes s'organisent afin de nous rendre adaptatifs. Bien entendu, celà se transmet de génération en génération.
A mon humble avis, tous les éléments en présence sont fondamentalement liés. Unisson entre le sujet de réflexion ET l'énergie de com-préhenion (prendre avec) s'exprimant à travers le chercheur. Tout se passe comme si l'Univers avait engendré l'homme afin que ce dernier Lui donne conscience de ce qu'Il est, et donc de ce que nous sommes.
L'objet de mon propos se situe dans l'expression --- que je souhaite la plus pédagogique possible --- de notre inconscience face aux conditionnements comportementaux, imposés par toute l'Histoire de notre peuple, la culture, la civilisation occidentale, celle qui nous sensibilise au premier chef. Mon optimisme, bien qu'il soit à contre courant des influences du moment, repose sur une hypothèse très personnelle, qui dit que l'homme est biologiquement construit par un processus de synthèse entre la matière organique, sensible, (celle qui constitue les mammifères, et donc l' être humain) ET les contenus de notre Histoire. Les programmes génétiques en action dans nos cellules sont directement impliqués dans les codifications comportementales et relationnelles et dans toutes les activités sociales. Il y a correspondance entre la manière dont notre culture nous construit et les systèmes collectifs que nous mettons en place. Là, se trouve une méthode qu'il reste à définir et dont je m'expliquerai ultérieurement. Mon intuition me dit que tout cela fonctionne, va dans un certain sens,précis et déterminant pour les Organismes Biologiques Intelligents et Sensibles (O.B.I.S)
Sans doute, ce très étrange espoir, se fonde-t-il sur mon aversion de notre Histoire, à laquelle je préfère un futur que je souhaite sensément humain . Je ne me résigne point au caractère pulsionnel et barbare de nos cultures. Réalisme ne signifie pas pessimisme! Et ce qu'il y a de beau dans cette image du futur c'est qu'elle est réalisable et reste toute entière à construire. Donner du sens à toute cette énergie cosmique exige beaucoup de travail, mais comme ce travail serait bon pour tous à vivre !
Ma réflexion, portant sur un concept d'Ecologie Relationnelle et Comportementale(5) repose sur une perception globale et unifiée du monde humain. Cela exige une somme considérable d'informations que les systèmes organiques du corps humain ne peuvent utiliser qu'en reliant des données en correspondance culturelle les unes avec les autres.
Ce tri organique forme des familles qui sont elles-mêmes reliées en paquets de familles en correspondance et ainsi de suite jusqu'à la globalisation de tout ce qui est observé, lu, entendu, appris en somme. La globalisation est en fait le résultat d'une énergie de cohésion biologique qui contribue à structurer les processus biologiques en un savoir, une capacité, un potentiel où l'acquis fait de l'inné!
L'oeuf vient-il de la poule ,ou la poule de l'oeuf ?... [....] ... cette successivité se vérifie aux instants t1, t2, t3 ... mais qu'en est-il de t0, l'instant précis des origines ? " ( Bénichou : Le chiffre de la vie ) .
Tel que le rappelle G. Bénichou il est impossible de penser que la poule soit apparue sans sortir d'un oeuf . Or, l'oeuf ne peut qu'être issu d'une femelle ...
Afin de se dégager de cette formulation "piégée", il nous faut penser autrement . Si quelque chose, au moment t0 de la poule a pondu un oeuf d'où est sorti le premier poussin,on ne peut que présumer qu'il se fut agi d'un ancêtre des gallinacés d'aujourd'hui dont nous nous régalons les papilles .
Ceci nous ramène au déplacement du problème et aux origines des origines de la vie animale. Avant que n'apparaisse la poule telle que nous la connaissons , des millions d'années se sont succédé durant lesquelles de nombreuses espèces de plantes, d'insectes et d'animaux se sont développés . Le milieu aquatique serait le lieu originel de toute forme de vie organique . Les tout premiers êtres vivants furent des êtres unicellulaires telles les bactéries . Ni animaux, ni végétaux, ces formes primaires de vie ont muté pour former les premières algues . Puisqu'il nous faut bien admettre que les bactéries se sont formées à partir d'éléments chimiques, pourquoi ne pas envisager que les premières formes animales furent issues de systèmes d'algues élaborés ?...
Lorsqu'on observe une anémone de mer nous avons tendance à penser qu'elle se comporte , qu'elle bouge comme une petite pieuvre... Le corail, quant à lui, n'est-il pas en partie minéral, et en partie animal? L'idée communément admise que les premières formes animales terrestres soient d'origine aquatique est tout à fait respectable. Mais il semble logique de penser que les premiers habitants de la terre ferme ont été formés sur un mode mi-animal mi-végétal. Il est remarquable que les mécanismes, les processus et les constituants de la biochimie ( la chimie du vivant ) , dans les organismes actuels, demeurent inchangés depuis 3 milliards d'années, depuis les origines de la matière organique.
Nous ne disons rien ici d'essentiellement nouveau, et cette rétrospective succincte ne nous dévoile point le secret de l'organisation intelligente de l'A D N d'une "simple" bactérie. Et à l'instar de Jacques Monod , biochimiste français illustre, nous nous demandons ..." quand et comment cette boucle s'est refermée sur elle-même ".( j. Monod: Le hasard et la nécessité) . Même si, sans doute " l'homme , lui-même, se trouve être programmé pour déchiffrer la nature" ( G. Bénichou: Le chiffre de la vie ) , nous ignorons toujours si la biochimie de nos cellules abrite une intelligence , un but intrinsèques ou bien s'il existe une force organisatrice exogène à l'humanité. Dieu nous a créé à son image... Mais nous aurait-il construits à son égal?... Dieu a conféré à l'homme une sensibilité, une conscience, le dotant d'une capacité évolutive dans le sens de l'Amour...Le Libre Arbitre . Cependant, conditionnés, influencés, par nos pulsions de mammifères sophistiqués et par la culpabilité de nos structures bioculturales, nous sommes, pour la plupart, convaincus qu'il est impossible de se conformer, de se comporter de manière efficace dans le sens d'un Amour universel.IL découle de cela un découragement et une résignation face au Mal; face à notre individuelle barbarie.
Nous formons une masse passive, non informée, pâteuse, prise entre des comportements extrêmes et pulsionnels.
L'ancestrale dualité entre créationnistes et évolutionnistes, met en scène deux façons d'aborder la vie. L'une se refusant d'en chercher l'origine et les fonctionnements par la science, l'autre ayant pour objet de comprendre les forces de l'univers . Or , la science mène le bal et Dieu se contente de nous regarder tourner , tourner, et tourner encore... Le libre arbitre?... Depuis quelques décennies nous avons commencé à comprendre qu'à force de tourner sur nos "musiques technologiques" , enivrés par nos vertigineuses applications , nous risquons fort de nous retrouver parterre!
La science est la pire ennemie de la religion , mais elle la grignote très lentement. Il faut dire que l'ensemble du corps scientifique ne s'est jamais donné pour finalité de détruire le sentiment religieux. La connaissance n'existe que pour nous permettre d'augmenter notre pouvoir de contrôle de la matière.
Si depuis quelques siècles le pouvoir politico-religieux a cédé face à la puissance de la technique, l'Homme, au centre des débats, reste bénéficiaire : le pouvoir de la divinité est encore très profondément ancré dans l'inconscient collectif et il se surajoute à celui des avancées de la recherche. Les croyants les plus sincères peuvent fort bien penser que si l'homme fait de nombreuses découvertes et en forme des applications variées c'est que Dieu le veut!
Ainsi, la religion, support relationnel entre l'homme et le mythe, peut tout-à-fait changer de forme, en passant de l'ordre chrétien,au bouddhisme, par exemple, sans pour cela que Dieu disparaisse de notre conscience. Le polymorphisme divin des religions monothéistes permet d'adapter l'archétype du Père (6) à n'importe quel forme rituelle. L'important est de trouver une dialectique satisfaisante pour vivre cette relation à soi, à travers la mythologie. Au reste, l'intérêt que portent bon nombre d'occidentaux à des traditions issues de cultures d'Asie est significatif d'une remise en question métaphysique dans nos sociétés.
En outre la correspondance entre egocentrisme et religion étale ses évidences comportementales, bioculturelles. Le phénomène religieux, face à une spiritualité digne de ce nom, n'est qu'une vaste hypocrisie historique. Chaque individu (ou ego ) se projette dans une image majestueuse, noble et très valorisante, celle de La divinité. Puisque à travers Dieu, notre Père, nous sommes grands et merveilleux, nous ne ressentons pas le besoin de nous comporter noblement. Notre barbarie ne nous gêne même pas. C'est pour cela que jamais personne n'en parle. Ainsi, le fait d'avoir contribué à la crucifixion de Jésus n'est point considéré comme un crime, et nous n'assumons aucune culpabilité pour cet acte abominable. L'Histoire nous assure que Jésus s'est volontairement donné à la cause collective ce qui nous décharge de notre responsabilité. Ceci constitue la différence entre religion et spiritualité. Et puisqu'il est question de sacrifice, rappelons que le schème sacrificiel reste très présent encore aujourd'hui, et il se concrétise à tous les niveaux de la société. En cela nous ne sommes pas plus évolués, spirituellement, que les civilisations précolombiennes ...


Les autels de pierre, ensanglantés, et les rites de boucherie des Incas, ont simplement pris d'autres formes, plus "soft", plus psychologiques, plus insidieuses, mais tout autant destructrices. Le dieu Soleil a été remplacé par un dieu beaucoup plus fascinant : l'Ego, qui brille de tous ses feux pour mieux éblouir. Qui fixe de toute sa froideur glaciale tous ceux qui tentent de s'arracher à son charme. Qui restent plantés telles des statues, fondant et disparaissant avant que d'exister socialement.
Pour l'heure, l'équilibre mondial se trouve bien sur assuré mais, seulement dans sa fonction biologique. Cette situation-là n'offre pas davantage d'épanouissement que dans une psychose, où, le sujet qui en est atteint, s'équilibre par et à travers ses aberrations.Et, de même qu'un psychopathe peut vivre en l'état, fort longtemps,l'Occident peut perdurer dans sa logique actuelle mais à quel prix humain?
Amener un maximum de personnes à être créatives dans le sens d'une règle de complémentarité harmonieuse formera des sociétés beaucoup plus épanouissantes pour l'individu.
Mon sentiment ne s'inscrit pas dans un manichéisme simpliste où le pauvre s'affirmerait meilleurs que le riche; où le dominé serait la victime inéluctable du dominant; où tel dictateur imposerait sa cruauté à une population tenue en laisse... En fait, les peuples doivent être tenus pour "complices" des systèmes de gouvernements qu'ils élisent. Ceci ne signifie pas qu'un collectif doit être considéré comme rationnellement responsable et conscient de ces "choix". Les populations de l'Egypte ancienne n'étaient pas responsables d'adorer leurs pharaons comme des dieux.
Ce qui permet de penser que nous sommes tout à fait capables de mieux nous valoriser les uns les autres, c'est que la conscience de l'être humain étant structurée intelligemment par les cultures, il lui est possible d'influencer les processus biologiques eux-mêmes à l'origine des comportements innés. A l'heure actuelle les sociétés , les comportements conflictuels, dont les institutions sont l'objet, fonctionnent à l'image de l'égocentrisme infantile de la plupart des individus. On ne décèle aucune sagesse, aucune spiritualité, dans les coups de théâtre sociaux historiques. Mais,si nous inscrivons, grâce à une Ecologie Relationnelle et Comportementale, à l'intérieur de nos cellules, des "patterns of behaviour" bénéfiques(7) ceux-ci iront ensemencer les générations futures dans un délai de vingt ans. Les relations humaines ne pourront atteindre un haut et noble niveau d'évolution qu'en adoptant des principes comportementaux, conscients et volontaires: une éthique dans les échanges. Tous les automatismes, les conditionnements culturels doivent être traqués, analysés, consciencialisés et rectifiés.
Je n'ai de cesse de lutter face à la tension qui m'assaille lorsque ma volonté curieuse, objective et appliquée s'oppose à mes sentiments. mais les idées, les questions posées par mon chemminent, ne sont-elles pas prioritaires sur mes affects?
La poussière des sentiers du savoir se déplace, se soulève, puis retombe finalement sur celui qui les emprunte, alors que les traces qu'il laisse lui survivent.
Soit, il est naturellement admis que la "présence" subjective du penseur l'emporte sur son seul discours. De la même façon, ce que je perçois à propos de ce qui occupe mes jours,et que j'appelle la matière sensible , est un émerveillement , une forme d'amour. Cette fabuleuse Histoire de la Vie ,vieille de 3 M.A me charme et me fascine. Cet attachement est tout à fait irrationnel, j'en conviens, et ne repose sur aucune objectivité scientifiquement démontrable. J'éprouve la même émotion envers l'espèce humaine, qui s'est transformée par la magie d'une marérialité opiniâtre.
L'Evolution ayant laissé loin dans le passé, nos ancêtres hominiens. Cependant, notre préhistoire m'inspire plus d'indulgence que nos temps technologiques.
La bonne démarche se situe dans une analyse sérieuse des comportements culturels; mener une réflexion approfondie sur les récurrences, les constantes historiques; voir la répétitivité brutale et sanglante de la civilisation; mettre en conscience collective ce que nous contenons en tant qu'entité sociale; le dire sans aucune complaisance, sans aucune hypocrisie; accompagner cette dénonciation d'un contexte explicatif, et crédible. Le but n'est point de planter une lame dans l'immense Plaie,mais nous devons nous aimer suffisamment pour ensemencer les générations à venir avec des schémas culturels nobles. Ainsi seront unis, en mon âme et conscience l'amour et la vie des hommes.

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Fondements culturels des configurations de la conscience cognitive et morale de la civilisation occidentale. Analyse et ressorts des mentalités du monde globalisé. Les relations et comportements humains, les rapports humain/Nature, les traces et stigmates de l'Histoire de nos sociétés. Les limites de la croissance industrielle. L'écologie ,l'évolution et l'avenir du monde...