Le 25 01 2005.
Certes, le monde et, a fortiori les relations interhumaines, peuvent être considérées comme problématiques, mais ce n’est pas une excuse pour ne pas souhaiter les voir s’harmoniser un brin ou pour désespérer. Qu’y a-t-il de plus motivant que de se trouver face à ce défi et, que diable! Ne sommes-nous point chacun un peu responsable des effets des causes historiques? Ne serait-ce que par ignorance…
Les sceptiques, les anti - utopistes teintés dans la masse, les réalistes de tout poil ont toujours existé. Fort heureusement, les imaginatifs, les êtres sensibles, les intuitifs, les créatifs __ très minoritaires __ ont la peau dure. Il faut remercier les forces antagonistes qui se dressent devant soi, et intégrer ces forces au niveau de l’ensemble du monde vivant, d’une façon morale et volontaire. Au fond la seule différence à faire entre un réaliste conservateur et un “ sale rêveur “ est de voir le second œuvrer pour le futur . Il contient l’énergie vitale, le souffle de la nouveauté; les graines qui en se développant feront fleurir des millions de...réalistes dont la sagesse reposera, comme toujours, sur la grande utopie de l’histoire des humains!
Il ne faut point oublier tout ce que l’on doit, indirectement, à ce merveilleux pouvoir créatif des générations qui agit pour permettre l’avènement d’arts nouveaux, comme par exemple la musique de Dylan, des Beatles et des R. Stones dans les années 60, de même les déhanchements scéniques d’un E. Presley. Il y eut, en toile de fond de ces « révolutions musicales », bien plus de choses que de la provocation et du scandale. Nous pouvons citer Albert Einstein, un peu artiste aussi, qui sans l’évolution des sciences et des techniques n’aurait jamais eu l’occasion de trouver belle ses fantastiques théories, dans les années 20. Sans parler de cette créativité libératrice des mœurs qui émoustilla la vieille culture victorienne avant de s’institutionnaliser.
A priori, si quelques excentrés, quelques “fous” réalisent des films, montent sur des scènes emplissant les salles d’émotions c’est fait pour remuer. Le purin de la force désorganisatrice pue, mais il permet l’émergence évolutive. Si quelque peintre médiatique et clownesque s’essaie à la traduction de toutes les béquilles culturelles en signifiant la liquéfaction de nos temps comptés, c’est pour faire en sorte que ton non - être soit quelque chose qui tienne assez longtemps pour que ta descendance remue le fond de la Cuve. Si des visionnaires te renvoient l’image cubiforme de l’ antinomie entre ton âme et ton instinct de survie, cela ne peut donner que des “autoportraits sociétaux » qui se distordent. Cet art qui laisse transparaître toutes les formes d’une actualité historique dramatique… Quelquefois, il arrive que des êtres chargés de fonctions thérapeutiques trouvent leurs inspiration et leur sagesse sous un arbre, et va diffuser son élan. De même, si un être plein d’intelligence et de compassion utopique se retrouve crucifié pour le rachat du Pécher de non - conscience, cela n’empêche point que ce pécher et la barbarie ancestrale et contemporaine qui en découle, s’incarnait il n’y a pas si longtemps, en la personne d’un pseudo peintre raté pour en faire le chancelier de l’horreur.
Toi qui vit en cette Histoire, toi l’anonyme qui ne sert qu’à tenir le fusil de la raison d’état, toi qui casqué de neuf sous les feux d’un champ de massacres et qui tombe sans avoir jamais tiré un vrai coup. Toi à qui on tend une super computer pour effectuer la comptabilité d’une entreprise, tout comme on tend un piège. Toi avec dans les mains, marteau, truelle et stylo, et toi au volant d’une poids lourd, lancé dans le brouillard des immédiates -futures autoroutes de l’information, c’est pour toi que j’écris parce que tout comme moi, tu ignores d’où tu viens et tu ne sais pas plus où ça va.
Toi l’homme, la femme qui anime ce monde, auquel tu livres tes enfants, que tu prétends éduquer mais qui te singent ou qui se révoltent; toi la mère, le père d’une progéniture pour laquelle, tu ambitionnes, tu ne peux engendrer qu’un médiocre, un raté déjanté, un salaud ou un génie. Toi dont la vie est une loterie fondée sur un faux bonheur de la finalité consommatrice, illusion en vertu de laquelle tu te masques les yeux, te bouches les oreilles et te pinces le nez; à cause de laquelle tu te gaves de tranquillisants, de gâteries aromatisées aux acides gras trans, d’euphorisants et autres illusoires denrées, tu as plein d’Afrique, d’Amazonie et d’enfance au plus profond de toi, et je souhaiterai que cela ne Nous desserve.
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