C’est le dualisme, la compétition (guerrière), la violence sous de très nombreuses et diverses formes, (formes technologiques aussi), l’égocentrisme, et tout du moins, les rapports de complémentarité, qui régissent les relations humaines. Les échanges reposent sur un facteur binaire de sympathie/antipathie, mais qu’est-ce que ces mots signifient ? On s’attire ou on se repousse, comme de vulgaires molécules atomiques ; on se manifeste soit de l’intérêt, de l’admiration, soit de l’indifférence ou du mépris, et cela sans chercher à se connaître même un peu. Les individus ne se considèrent pas avec curiosité. Ils ne s’intéressent pas les uns aux autres pour leurs différences, dans une approche positive de volonté d’apprendre, mais ils sélectionnent et discriminent en fonction de critères d’appartenances et de fonctionnalités. Dans le théâtre des interactions sociales, telle relation peut éventuellement, faire obtenir des gratifications, des avantages. L’aspect mécanique et socio politique de nos façons de « relationner », se traduit par exemple dans le cas où deux personnes se rencontrent et commencent à se présenter l’une à l’autre ; une des premières questions qu’elles se posent est : « Que faites-vous dans la vie, quel est votre métier ? ». Sous entendu quelle est la position de cette personne dans la hiérarchie du pouvoir social ?
Tantôt, nous sommes très conscients de ce comportement ; tantôt, celui-ci est intuitif, instinctif et inconscient, mais quoi qu’il en soit, il est notre vérité essentiellement humaine.
Les relations et activités humaines sont fondées sur les émotions, les pulsions, et ne reposent point sur des sentiments profonds et véritables. Il me paraît effrayant de constater l’énorme importance que l’on octroie à l’émotionnel qui n’est rien d’autre que l’expression de nos pulsions les plus animales. Elles sont psychologiques et donc régies par les paramétrages bioculturaux de notre Moi Inscient Mythologique siégeant dans le système nerveux central. Lequel MIM étant paramétré par les traditions sociétales. Cette absence de raison commune entre « Lost Emery » (ou absence de consensus commun) fait que l’harmonie n’a pas cours dans les échanges interhumains, pas plus que chez l’individu lui-même bien sûr.
Le MIM n’a donc point pour fonction de « paramétrer » l’espèce humaine comme est paramétré le comportement de tel insecte ou de tel mammifère. Et si chaque espèce du vivant possède ses propres caractéristiques bio comportementales, se manifestant dans des biotopes bien particuliers, les humains, quant à eux, évoluent dans un mixage culturel permanent. Cela se concrétise en un biotope social massifié qui fonctionne en un processus d’accumulation mémorielle historique. Ainsi, il n’existe pas d’humanité dans le sens moral et solidaire du terme, et si les loups ne se mangent pas entre eux, les hommes mettent eux-mêmes en place les conditions de leur propre sélection évolutive. Chaque culture, chaque civilisation, chaque ethnie est a priori, étrange et concurrente face à toutes les autres. La mixité est par ce fait, très problématique et c’est pour cela qu’elle est intéressante, soit, mais pourquoi l’est-elle, au final ?
Cette concurrence interethnique est à mon avis, une correspondance de la concurrence qui existe entre les différentes espèces du vivant dans la nature. Il semble d’ailleurs que toutes les espèces du règne du vivant soient ainsi représentées, à l’intérieur même de la très grande richesse de la bioculturalité dans l’espèce humaine. Au reste, le pire prédateur de l’homme, est…l’homme ! Et l’individu humain ne pouvant exister sans relationner avec ses semblables, les contraintes n’en sont que plus fortes et que plus « productives ». L’humanité constitue de fait, une chaîne écologique à par entière, autonome, à l’intérieur même de la chaîne globale de la nature
Cette mécanique sociale par laquelle chaque citoyen est rangé dans une spécialité socio professionnelle, et mis dans une situation de dominant ou de dominé dans la hiérarchie pyramidale du Pouvoir, forme des systèmes nationaux organisés pour faire émerger des comportements révélateurs d’informations nouvelles, et rien d’autre. L’être humain n’est point apparu pour vivre heureux car cette notion de bonheur n’a aucune consistance objective ; les plaisirs et les satisfactions ne sont utiles que pour mieux nous assujettir. Et peu importe de quelle manière un OBIS s’y prend pour apporter de la nouveauté utile au bain culturel, peu importe sa propre souffrance et sa condition pour la LUCA. Et peu importe les retombées de ses actes sur lui-même ou sur les autres ; peu importe la souffrance que notre condition nous impose. La vie d’un individu est un processus en arc de cercle ; au début de sa vie active il marche à fond dans le système et tombe dans tous les pièges médiatiques et commerciaux, puis se fatigue à cause de la dégradation de son organisme, mais ne s’assagit point. A l’évidence, la fascination de l’être humain pour toute forme de transformation de la matière est infinie parce qu’exploiter la Nature signifie, pour le Moi Inscient Mythologique, gagner un peu plus de liberté. C'est le plus grand leurre dont peut être victime un OBIS. Ces processus paradoxaux du MIM répondent de forces qui dépassent de loin la seule espèce humaine.
Et si le personnel « roule » avant tout pour le collectif, quel sens donner alors à la fabuleuse diversité produite par les massifications à grande échelle ? Comment interpréter ; comment comprendre les transformations des collectifs humains qui se détruisent et se réinventent sans cesse? Sans doute le fait que les populations mondiales sont en constante augmentation et se trouvent très concentrées dans les régions les plus favorables… Cela peut être un élément de réponse, mais les statistiques démographiques ne répondent pas vraiment à nos questions.
Toujours est-il que la créativité se manifestant à travers les comportements dualistes et destructeurs de l’homme, débouche sur une augmentation régulière de puissance et d’efficacité intelligente sur la matière. En réalité, ce qui se passe dans les transformations des sociétés humaines, représente une énergie chimique, physique, atomique totalement neutre, je veux dire totalement a- morale parce qu’exclusivement matérielle. Tout se passe comme si l’être humain, dernier maillon de la longue chaîne évolutive de la matière vivante, incarnait une « intentionnalité mystérieuse » de l’univers, un univers de matière qui évoluerait dans son sens, dans une finalité précise et inconnaissable à l’homme qui en serait l’instrument pulsionnel et docile. Le MIM contiendrait cette fameuse intentionnalité, téléguidant les individus pour constituer des « collectifs laboratoires » richement informés et de plus en plus performants.
Les performances matérielles, physiques, chimiques, électroniques, informatiques (technologiques) en question sont évidentes et palpables dans toutes nos activités. L’espèce humaine ne serait point apparue par hasard ; et les hommes civilisés ne sont certes pas conçus pour vivre ensemble dans la paix et l’harmonie. L’homme sert d’autres causes que lui-même et c’est dans la fabrication de robots qu’il est aujourd’hui le plus talentueux. Cependant nous avons la faculté de changer de condition et de nous libérer de cet esclavage, mais c’est possible à une seule condition : négocier avec nos fantasmes mythologiques et irrationnels. Je dis bien négocier, et non pas chercher à nous affranchir du pouvoir des mythes. Et s’il nous est possible, de re-paramétrer notre MIM, cela ne peut se faire qu'en respectant les lois bioculturales et en jouant sur les comportements, et non pas sur la fondamentalité d'homo sapiens.
Au niveau individuel, c’est bien par une démythification des « signifiants » culturels que nous pouvons agir sur la pulsion barbare qui consiste à mettre la Nature en esclavage et nous pousse à nous assimiler aux machines.
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