Personnellement, je me considère avant tout comme un imaginatif et en tant que tel, mes concepts représentent ce que je suis au moment où ils me viennent. En cela, je ne diffère en rien d’un peintre ou d’un musicien qui cherche et explore.
A mes yeux, l’espèce humaine est un moteur évolutif ; elle est matière sensible. Créature intermédiaire entre l’état de la matière vivante (qui, depuis 3,8 milliards d’années s’exerce en tant que prolongement complexifié de l’inerte), et la matière que je dénomme technologique dont nous pourrions bien être, en tant qu’espèce, les futurs prédécesseurs. L’espèce technologique est peut-être en passe d’évoluer vers des capacités auto reproductrices sensibles, sous l’action de l’homme. Cependant, l’objet de ce livre est de présenter les concepts de ce qui pourrait être, à force de travail, une psychanalyse expérimentale préventive, c'est-à-dire à l’intention de tout individu-citoyen, et la partie philosophique de mes développements n’est qu’un support, une fin, pas un moyen.
En tant que résultat et somme de l’histoire humaine, ce monde technologique engendré par les progressions de la maîtrise de diverses forces physiques, chimiques, serait voué à une sensibilisation émotionnelle, qui pourrait bien se généraliser dans l’ensemble de l’univers. Mais mon intention première est d’aborder la problématique d’un type de souffrance spécifique, culturelle, que j’inscris dans un déterminisme issu du comportement civilisateur historique.
Selon mes déductions et expériences diverses, le biologique « pur », naturel, disparaît progressivement à tous les niveaux de ses fascinantes expressions terrestres et en même temps l’humanisme des individus s’émousse faute de n’être plus rentable. Plus l’homme apprend, et plus il s’éloigne. Par rapport à sa réalité écologique générale, le corps humain, se transforme, se complète, s’équilibre et se compense par des incursions de prothèses, d’éléments électroniques, informatiques, et bientôt nanotechnologiques...
Le monde technologique est l’œuvre d’une évolution historique et culturelle multi millénaire, à laquelle toutes les civilisations et d‘abord la préhistoire, ont contribué. Au point de vue comportemental, ce monde résulte d’une activité industrieuse, par laquelle l’homme, depuis qu’il existe, tend à utiliser toutes les formes possibles de la matière existante à sa portée, dans son environnement, et sur la Terre en général. Cette transformation organisée s‘opère depuis la matière inerte (minérale et gazeuse) jusqu’à la matière vivante (végétale et animale). J’appelle ce comportement typique et unique de l’être humain (unique à cette échelle), du terme de « comportement de recyclage de la matière originelle ». Les éléments naturels y sont exploités, aux fins d’utilisations très diverses dans le but adaptatif, créatif, pour l’homme, d’objectiver son propre biotope culturel en dehors duquel il ne pourrait point se reproduire. Or, cette tendance tout à fait instinctive et réflexe, _ naturelle _ de l’être humain n’est point une simple péripétie dont la Terre serait le théâtre ; la victime. Elle fait partie d’un programme qui concerne non seulement l’humanité, mais plus largement, une dynamique de sens dans l’univers. Les raisons de ce programme, les sources et sa finalité peuvent fort bien être attribuées à une volonté divine. Cependant, je n’ai pas l’intention de développer une étude métaphysique susceptible d’éclairer à la fois le croyant et l’incroyant. Et si, par respect envers la véritable foi, au cours de mes narrations, je tiens compte de son énorme poids dans la psyché humaine, j’ai pour habitude d’extraire ce que je nomme l’idée de Dieu, de son enveloppe religieuse, donc culturelle pour lui restituer sa pureté psychologique universelle et plus globalement mythologique. A mes yeux, la croyance, en tant qu’énergie psychique n’est rien de plus, rien de moins qu’un produit culturel et LE véhicule culturel de base, et non pas le point de destination de l’espèce humaine qui lui, relève de la programmation spécifique de l’Univers de matière. Pas d’âme, pas d’esprit hors du biologique-éponge immergé dans l’Océan biocultural. Je sais combien il est difficile de croire en soi et en ses semblables malgré tout, malgré les imperfections, plutôt qu’en un mythe grandissime ; mais le mythe ne t’ouvre pas au dépassement, il ne t’enclin pas à faire le ménage, le mythe n’est là que pour te presser le visage contre terre et t’empêcher de Travailler.
Si je m’adresse à mes concitoyens, autrement dit, à leur MIM engrammé de culture, d’histoire et de traditions, c’est uniquement pour atteindre ce qu’ils ont de plus intéressant, de plus beau, de plus noble, et de plus fort ; l’essence même de l’âme, immuablement vierge de toute compromission sociale, (et religieuse), et qui forme la seule source d’équilibre et de bonheur durable. Je vous propose un voyage aux portes de ma propre mythologie.
Le monde humain est comme la moisissure d’un fromage bien fait ; il se matérialise par la production d’une couche superficielle civilisatrice sur la surface terrestre. Cette métaphore gourmande est mûrement choisie car elle exprime ma vision bioculturale holistique. L’être humain est une somme évolutive ; il est une présence naturelle et étrangère à la fois, comme si notre espèce contenait à la fois , tout le passé et un certain futur graine. Je précise ma pensée ; il est une présence étrangère à sa propre conscience d’être, mais non pas étrangère, invasive, sur Terre.
Malgré mes sensibilités écologiques, je ne considère point les activités humaines _ qui traduisent aussi, une culpabilité culturelle _ comme artificielles ou erronées, par rapport à la Nature. Cette dernière, qui serait _ pourquoi cela ?_ plus véridiquement universelle que les réalisations technologiques, (naturellement humaines), les plus pointues. Pourquoi l’homme devrait-il être considéré comme hors la Nature? Il n’existe aucune réelle preuve de nos éventuelles origines extraterrestres, d’une part, et, quand bien même, nous serions d’essence exotique à la Terre, il serait alors tout aussi normal de faire un peu plus confiance à ce futur que nous nous plaisons un peu trop à voir sombre. L’écologie est notre réflexe conservateur, et bien qu’il se justifie, il n’est pas l’expression d’une absolue et définitive dépendance à la forêt, à l’air, à l’eau potable. Jusqu’à plus ample informé, l’être humain, est un produit de la Nature, comme les autres espèces. Ne construit-il pas sur des bases de matériaux très naturels, même si la nature humaine est unique dans son caractère expressif? Pourquoi la matière originelle (datant d’avant l’apparition de l’être humain) serait-elle plus légitime que les réalisations technologiques humaines? Pourquoi se faire tant de mal dans une nostalgie où le passé est toujours mieux que le présent et qu’un futur qui, forcément, dans ces conditions, ne peut qu’inquiéter.
Et, surtout, réfléchissons-nous suffisamment à propos de la réalité instinctive du comportement de recycleur et sur les véritables dons que l’homme possède, pour transformer la matière ? Est-il raisonnable de ne pas accepter, serait-il juste de nier ce double aspect fonctionnel et naturel humain et de se complaire dans la culpabilité ancestrale, inconsciente, et qui se cache, derrière ses artéfacts historiques, ses expressions sociales, religieuses, familiales, sexuelles, etc.
L’homme dit civilisé doit être rétabli dans une rédemption et dans sa liberté d’avoir accès à l’enthousiasme et à l’espoir.
La vérité humaine et le sens de l’humanité, que les philosophes ont tant cherché et qui, de fait, s’avoue sans le recours aux textes, dans les comportements et les concrétisations civilisatrices, est le résultat _positif!_ d'un « affinage » du vivant originel.
Et la technologie ne peut être considérée comme aberrante, accidentelle, dans le cadre de l'histoire de la matière, dont elle est un prolongement complexifié. Si l’homme est capable d’une telle créativité, c’est bien que depuis qu’il existe, des forces universelles l’ont conformé pour se faire. Et quel que soit les noms qu’on peut donner à ses forces elles nous dominent et nous devons nous aimer à travers elles.
En outre, le technique est non seulement la base, mais aussi, la finalité de toutes les branches de l’histoire de l’homme et de la vie sociale. La religion, l'art, la politique, l'économie, l'agriculture, la guerre, les sciences, etc., tous les programmes militaires, sociaux; toutes les stratégies industrielles, culturelles, sont fondés sur les savoirs faire, les découvertes, et par voie de conséquence, sur les moyens techniques, matériels, physiques dont les gouvernements, les pays et les individus disposent pour en faire des applications. Cela est d'autant plus vrai que la guerre est Le moyen bibliquement moral, si j’ose dire, expansionniste par excellence et que l'agressivité naturelle en est l’énergie concrète. Et la guerre est toujours gagnée par le plus fort, et non pas par celui qui a raison ou qui est juste ou qui serait meilleurs ; elle n’est rien d’autre qu’affaire de technique.
Les peuples conquis, s’ils en viennent à adopter les éléments traditionnels et culturels de leurs envahisseurs, le font après les batailles, alors que de nombreuses familles mixtes se sont constituées. Les philosophies, les religions et autres valeurs grecques, romaines ou égyptiennes, n’ont pas été des arguments pédagogiques comme « pré » civilisateurs, lors des conquêtes, car tout peuple organisé possède sa culture et a priori, n’en demande pas une autre. Il est indéniable que toute culture subissant un viol, meurt ou s’adapte. Une des choses les plus essentielles que je prends soin d’exprimer est que le culturel est vivant, avec tous les paramètres du vivant.
Bien sûr, avant de devenir technologique, le monde occidental fut, non seulement préhistorique, mais antique, féodal, moyenâgeux, etc., jusqu’à aujourd’hui. La matière se transforme sans cesse, et le comportement humain recycleur ne fait rien d’autre que de se conformer à des lois de l’univers régissant les états variés de la matière. Je serais tenté de dire qu’il suffirait qu’une immense majorité d’individus se sentent d’abord et avant tout comme des citoyens du cosmos, pour libérer leur conscience, mais ce serait voir les choses dans l’ordre inverse et il me reste encore tout à écrire, ou presque. En cela, l’homme, ne peut que correspondre à des propriétés fondamentales de l’univers qui agencent les atomes entre eux.
La capacité organique créatrice, bioculturale de l'être humain est issue d’une propriété adaptative de la poussière d'étoile, qui se manifeste depuis les origines, depuis environ 13,7 mil. d'années. Nulle femme, nul homme dans ce monde ne peut changer le fait qu’un big bang a bien eu lieu et qu’il correspond à quelque chose d’avant lui. Pour ma part il me plaît de le ressentir comme une sorte de grossesse, une matrice qui gonfle. Dans ce ballon immense quelque chose est apparu, l’être humain, parmi les galaxies, comme pour permettre à la matière de devenir sensible et qui s’éveille à soi, qui s’étonne et s’observe en se questionnant et qui devient mathématique, philosophie, peinture et musique, qui fait son cinéma et sa propre psychanalyse à la télévision. Quelque chose qui veut savoir d’où ça vient et qui veut continuer à être. Quelque chose qui se décline en petites machines qui se déplacent, prennent des photos, mesurent, calculent.
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