« … il n’est dorénavant plus possible de traiter de psychologie générale si on n’y inclus point l’existence de l’inconscient ou de la parapsychologie. » Carl Gustav Jung.
Il m’est toujours agréable de citer un chercheur de capacité universelle chez qui la rigueur scientifique, méthodique, théorique, au contraire de s’opposer à l’intuition, aux émotions, à la mystique, tente de définir l’irrationalité sur un mode concret et exploitable, afin de mieux appréhender les comportements humains et les souffrances que ces derniers engendrent. Jung ne s’est pas contenté de s’informer sur les manifestations de l’irrationnel chez l’homme, il s’est spirituellement investi, corps et âme, dans ce qui représentait aussi une recherche existentielle. C’est là toute la vraie richesse de sa psychanalyse pionnière, qui, au cours du siècle dernier, est apparue comme un moyen d’accès non invasif, non chimique, non technologique, aux mystères de ce que nous devons désormais appeler les « comportements » du système nerveux central, avec ses influences, ses conséquences sur le corps et sur la conscience d’être.
Comment peut-on classer, aujourd’hui le petit monde de la psy? Science ?… art… ? Est- elle encore comme à ses origines, très… subjective? Je le pense, d’une part, à travers ses très nombreuses explorations thérapeutiques incertaines, _ d’où aucune méthode universellement efficace ne ressort _, et, d’autre part, à travers ses applications industrielles publicitaires. Il est courant de dire qu’il existe autant de psychothérapies que de patients. Cependant, il ne faut pas nier l’intention scientifique de la psychologie de laboratoire (imagerie cérébrale, etc.).
Quoi qu’il en soit, je suis toujours très agacé par le fait que, dans notre système culturel comportemental, il existe un cloisonnement forcené entre ce que l’on considère comme de l’occultisme (obscurantisme) mythologique, et ce qui est considéré comme sciences véritables et sérieuses. Je connais bien les raisons de ce phénomène de spécialisations institutionnelles, qui est une correspondance sociologique du MIM, qui, sous les effets civilisateurs s’est davantage « technicisé » que spiritualisé, mais, je ne peux m’empêcher d’éprouver une immense frustration face à une absence, un vide, entre ces deux approches, un vide que, de là où je me trouve il m’est possible de combler. Frustration, parce que ce décalage comportemental qui me caractérise n’est pas, ne peut pas être absent de milliers d’autres OBIS. Et quand donc verrai-je se constituer des groupes, des ateliers de réflexion constitués de scientifiques, de philosophes, de cinéastes, de danseurs et de musiciens, de physiciens,dont les motivations premières ne seraient plus conditionnées par la schizophrénie historique, mais seraient motivées par la recherche de principes fondamentaux ? Une prise de conscience de la nécessité humaine globale, plutôt qu’une course « exclusiviste », concurrentielle et barbare, entre chapelles, laboratoires et universités, sponsorisés par l’industrie ?
Certes le mental de surface n’est point constitué pour une vision globale d’emblée. La dichotomie irrationnel/rationnel est à l’image de la dualité qui traduit une nécessité autonome entre les différentes zones et nœuds cérébraux, d’une part, et les guerres de territoires, d’autre part. Raison de plus pour se donner toutes les chances d’approcher l’essence de comportements qui ont aboutis au monde actuel, au lieu de se priver, pour des raisons déraisonnables, d’outils à notre portée. L’argent de la recherche, ne serait-il pas davantage rentabilisé si l’on se décidait à ouvrir des champs alternatifs où les énormes capacités du MIM pourraient être toutes exploitées ?
Afin, donc, de se trouver au plus prêt de l’étude et de l’observation de la réalité de notre espèce, il semble nécessaire d’établir une synthèse conceptuelle où peuvent s’unir l’esprit et le corps. Selon les principes édictés par la sage tradition du Tao, par lesquels aucune dualité, aucune guerre ne se justifie ; puisque tout ce qui Est, se manifeste en un bain de complémentarité ; puisque l’esprit et la matière ne font qu’un ; la vie des êtres humains, et surtout la culture occidentale, doit pouvoir s’élargir, s’affranchir des codes et autres clivages historiques de ses origines culturelles barbares. Se libérer des paramétrages historiques, déprogrammer les « logiciels » comportementaux chargés de fermeture et de mépris, c’est ce que propose l’analyse bioculturale , prise tout d’abord, en tant qu’outil de recherche, et utilisée, ensuite comme moyen actif d’équilibre.
Entre le freudisme et le jungisme fondateurs, et les progrès sensibles des neurosciences ; entre analyse pure, abstraite, philosophique, et la matière cérébrale, neuronale, biologique, se situe l’être humain, matière sensible, intelligente, Insciente et foncièrement créatrice douée de capacités immenses et très largement sous employées.
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