Le 18 Février 2010.
Il est courant de dire que la lecture inspire la création littéraire, qu’elle est éducative, mais, il est une réalité incontournable que j'expérimente régulièrement : mes pensées intrinsèques sont pour la plupart, antérieures aux mêmes idées et concepts que je retrouve au même moment, dans mes lectures. Des idées formulées par leurs auteurs sous des formes différentes des miennes, dans des contextes différents, mais sur le fond tout se recoupe entre les méditations qui me portent à un moment donné, et la rencontre de quelques ouvrages. Ceci n'est pas un simple détail, cette synchronicité fait partie d'un processus où mes lectures servent de confirmations scientifiques et me confortent également dans la confiance envers mes observations intuitives, mes choix de lecture et le cheminement de mes propres pensées. Cela comme pour indiquer qu'il y aurait des correspondances entre l'imaginaire, l'inspiration, -- le sensible -- autodidacte et la recherche philosophique, scientifique, menée par des spécialistes universitaires dans leurs domaines respectifs. Et ces correspondances, précisément, m'ont suffisamment interpellé pour que j'en vienne à en approfondir la teneur.
Les simples règles de courtoisie et de respect que j’éprouve envers les éminents spécialistes -- grandes énergies prisonnières de leurs cadres de recherches -- m’ invitent à indiquer au biologiste, au philosophe, au sociologue, à l'anthropologue, les intentions et les motivations justifiant le présent ouvrage.
Je tiens en tout premier lieu à rassurer tous ceux et toutes celles qui me feront la grâce d’aborder mes complexes développements avec souplesse. Certains seront peut-être un peu dérangés par la forme souvent affirmative de mon discours censé répondre à des questions auxquelles bien peu de grands penseurs ont pu répondre. Justement, je suis autre chose. Peut-être que les types dans mon genre (dont je suis persuadé qu'ils sont nombreux) formeraient comme un chaînon manquant culturel.
Comment s'étonner de cette possibilité quand on constate les grandes remises en question qui se présentent aujourd'hui dans le monde. Je suis au demeurant sans illusion quant aux critiques et au scepticisme qui feront mon ordinaire. Réaction inévitables, lorsque l’on passe du personnel au public. Il en est des productions littéraires comme des êtres; ce qui vient au monde est voué au grand brassage évolutif et advienne que pourra!
Ainsi, l’aspect analytique de mes écrits ne doit point être perçu comme pseudo scientifique, puisqu’ils ne sont là que pour jazzifier, en quelque sorte, le spécialiste afin de le détourner d'un conformisme qui sans doute le celle à son statut professionnel mais l'éloigne de la liberté d'aller vers des expériences inédites. Je souhaite une ouverture culturelle pour inciter à sortir des schémas de pensée historiques, et forcément dé-passés, et en tout état de cause des schémas inadaptés à la perception de l'état des choses en ce monde.
Cher lecteur, je ne suis plus dans le choix d’un optimisme qui s’opposerait à son contraire, je ne suis plus dans le dénie interindividuel de ce qui m’habite et me construit, je navigue dans un détachement sensible où l’amour balise ma voie face aux réalités de ma condition. Amour, parce que je suis dans une pensée du constat et non de jugement envers ce qui s’est toujours fait et qui continue de même: transformation+mouvement = évolution, et non pas dans une pensée du « il faudrait que… ».
Cette mise au point sera entendue, je l’espère, car rien ne serait plus dommageable, pour le lecteur que de prendre à son propre compte, ce qui apparaîtrait comme des critiques de ma part face à ce qui incombe à la multitude forcément impersonnelle et culturelle. Une certaine histoire continue de s’écrire, de s’organiser, de se concrétiser par la matière et le monde humain. Les hommes n’ont point cogité l’Histoire civilisatrice, c’est l’Histoire qui les a forgé en tant qu’humains. Car, même si le destin de millions de femmes et d'hommes dépendit, et dépend encore de la volonté de quelques uns, c'est bien que la masse des populations, non contente de laisser faire, a encouragé l'émergence de ces guerriers, de ces rois et de ces chefs d'états, en se mettant servilement à leurs services. En ce qui me concerne, il n’y a pas lieu, par conséquent, de pointer un index accusateur sur des individus dominants particuliers, encore moins sur des croyances particulières. Tout est accessoire et provisoire. Les engrammations culturelles ne peuvent nous tenir comme coupables d’erreurs progressistes.
Cependant, la culpabilité est bien présente, sous-jacente et insidieuse en chaque homme, chaque femme civilisé; bien contenue, maquillée, refoulée. Mais si au plan évolutif, nul ne peut être tenu pour plus conscient que l’inconscience générale lui permet d'être, dans laquelle tout ça se fait, il reste possible pour les êtres humains constituant les sociétés, de beaucoup mieux contrôler en eux, les tensions de ce que j'appelle la névrose civilisatrice , ne serait-ce qu’en adoptant une attitude individuée et critique envers les éléments sociologiques qui les exploitent en une barbarie matérialiste toute instinctive, dans la mondialisation du mépris, du pouvoir, de l’avoir, de la peur animale de manquer de confort au milieu des machines dont nous sommes les dépendants-esclaves. La Liberté se trouve dans le déconditionnement face à des « besoins consommateurs » qui ne sont pas des besoins propres à combler ce vide héréditaire laissé au centre de la conscience, par l’ Histoire hyper violente de nos sociétés barbares.
La merveilleuse, orgueilleuse et intrigante biodiversité des peuples et des cultures, est à l’image de la diversité du vivant sur notre Terre. C’est un sentiment un peu fasciné envers ce ballon, matrice (?) qui m’anime : l’Univers gonflé de ce qui m’apparaît comme un enfantement futur, cette paradoxale et déraisonnable religiosité sans dieu qui habite l'homme, tout cela ensemble, supporte et symbolise mon bien-être difficile cheminant dans la satisfaction d’apprendre encore plus de ce monde qu’il nous faut apprivoiser au plus profond de nos racines bioculturales. Ce monde ou s’unissent ma présence bio-sensible , une intentionnalité de savoir, qui observe, à travers mon moi, et la réalité imperceptible à tout humain, celle qui ne peut qu’être interprétée pour être humanisée. Sociétés construites avant tout sur les loi de la physique, de la chimie, et non point sur un humanisme. Ces mêmes lois régissant tout ce qui se matérialise dans l’univers et dont la science perpétue la compréhension, ce monde, nous ne l’avons point conquis; nous en sommes les jouets. Un gros travail est à faire pour chacun.
1 commentaire:
merci pour ce partage intéressant
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