mardi 11 août 2009

Avertissement 2.


J’ai pris une liberté outrecuidante, celle d’arracher de leur prison territoriale, toute une troupe de théories et objets de recherche philosophiques, scientifiques, artistiques… pour composer mon vagabondage passionné, donner libre court à mes « nourritures multidisciplinaires ».




De la difficulté de l’Art.



Lors de contacts et d’échanges explicatifs sur des sujets un peu graves, et argumentés au pieds levé ; lors de ces conversations improvisées à bâton rompu, établies dans le « bruit » ambiant festif et dans l’empressement du temps court, arrive l’heure de parler d’autre chose de plus léger, de plus ludique,  vient une demande pour un discours plus concret. Il est pratiquement impossible de présenter des idées, d’employer un langage un peu inédit ; on se retrouve face à une démision de notre auditoire. Ainsi, pour contourner l’obstacle pédagogique, nous sommes amenés à choisir entre deux solutions. Soit on se contente d’à peine entrouvrir la porte par de subtiles formules imagées, qui gardent tout leur attrait, leur mystère, mais ne sont pas signifiantes, soit, on s’y prend de façon beaucoup plus directe et plus brutale, et sans doute un peu trop radicale, par un discours forcément schématique et trop simplifié.  On ouvre ainsi toute grande la porte, au risque de voir irradier nos interlocuteurs avec les conséquences néfastes que cette surprise provoque. Au départ, l’expression se voulait être un échange fructueux. N'écrit-on pas aussi pour être plus efficace?

Toutes les disciplines de la pensée sont nos jouets précieux.

 Cette rédaction n’est pas une thèse au sens habituel donné à ce terme. La théorie de l’Organisme Biocultural Inscient et Sensible, ou l’OBIS, fondée sur son « axiome » , la Loi Universelle des Correspondances Adaptatives ou LUCA, est ambivalente et fait plus appel aux voix intérieures qu'à des statistiques de laboratoire. Je revendique ce choix hybride car il me traduit authentiquement. Je suis à la fois proche de la poésie (esthétique de la matière inerte et vivante), d’une méditation pure (la pensée sans et au-delà des mots). L’information scientifique, outil de vérification indispensable, m’indique s’il y a des liens entre ma singularité et ce que révèle la recherche. C’est alors que je peux justifier la publication de ce qui forme à mon niveau, des indices probants sur lesquels je souhaite attirer l’appareil scientifique irremplaçable, autant que les autres. Des informations capable également de soutenir ma construction conceptuelle.

La science est une divinité exigeante. A l’image de toutes les divinités, elle attend de la part du simple humain, qu’il oublie son irrationnalité, sa subjectivité, ses émotions ; autrement dit son humanité. Mais c’est oublier que la science est un élément culturel au même titre que la poésie, la religion et la philosophie, et en cela, elle décide de ce que les hommes, à un moment donné de leur Histoire, peuvent découvrir et mettre en application, dans les limites de ce qui les fait évoluer sans aller jusqu’à se détruire.

La philosophie, dirigée par ce sentiment devient alors une science à part entière, elle sort du bavardage intellectualiste pour être un jouet utile au bonheur des non philosphes.

Lorsque j’écris je tente de contrarier la pensée chomskyenne qui dit que le langage ne transmet qu’une partie infime de l’univers mental. Mes développements s’inscrivent dans une poétique évolutive.


Mes laboratoires préférés ne sont donc point seulement mes espaces intérieurs, mais aussi mes semblables dans la rue, les medias, les institutions, la culture, partout où les énergies du ciel et de la terre, celles des échanges interhumains se manifestent en mon corps, émetteur-récepteur symbolique, espace temps sensible, constituant un savoir qui se veut révéler.
Il y a 3 niveaux de connaissance qui, dans un ordre de complexité croissant représentent la réalité de l’énergie humaine : le savoir intuitif, qui est animal, instinctif, naturel, et n’exige aucun effort, aucun dépassement de soi, sinon l’effort physique de s’y conformer ; le savoir culturel scientifique, mécaniste, mathématique, où le sujet qui observe, qui étudie et applique, est détaché de l’objet d’observation, et donc perturbe ce dernier jusqu’à le transformer ; puis, il y a le savoir de sagesse où ce qui observe, questionne, tend à se mêler, se mixer et fusionner, avec ce qui est observé pour engendrer une force de vérité harmonique et unifiante. Par exemple, si je transpose ces niveaux selon la tradition énergétiste chinoise avec laquelle je suis parfaitement synchronisé, je dirais que l’intuition est Yin, la science est Yang, le savoir de sagesse est l’unification en soi du Yin et du Yang. Cependant, j’ai souhaité aller plus loin que cette démarche purement et limitativement personnelle. Si j’écris aussi pour un public informé de chercheurs, de philosophes parmi les plus affûtés du moment, et qui seront sans doute un peu avantagés pour me suivre, ce n’est pas pour leur faire concurrence sur leur propre terrain. C’est parce qu’en tant qu’OBIS conscient, je suis un mulet, un hybride biocultural. Je me trouve sur un espace frontalier à la fois neutre et totalement ouvert, et qui demeurerait dans l’ouverture, où j’invite qui veut, et tous mes informateurs scientifiques, philosophes, artistes et poètes sur mon petit et modeste étalage qui dit : regardez vos travaux et vos œuvres comme ça se ressemble !

Vous êtes sur un même chemin difficile et chacun y avance laborieusement ; et chacun peut aider l’autre dans sa spécialité et dans l’avancée du savoir humain, précisément parce qu’il est aux antipodes, et c’est ce « regard éloigné »(1), cette mixité totalement impensable a priori, qui permet à chacun de donner le maximum de sa spécialité. Artistes de toutes disciplines ; techniciens, scientifiques ; philosophes ; chacun ne peut contenir qu’une partie de la connaissance utile à tous les humains sans exception. Encordés et reliés, tous solidaires comme alpinistes grimpant vers le sommet. C’est parce que j’ai constaté que leurs immenses capacités de mécanistes transformateurs de matière les tenaient trop éloignés les uns des autres, les isolaient du Tout Sachant, par des cloisonnements catégoriels, historiques et corporatifs. Le plus grave et le plus paradoxal, est que cette spéciation culturelle, fait d’eux des instruments sociologiques involontaires au service des instincts humains les plus dualistes et les plus vils, et non point au service de solutions mettant en avant l’immense richesse harmonique de la biodiversité civilisatrice portée par notre espèce. Cette richesse-là se doit d’être cultivée afin de réduire les écarts abyssaux entre les conditions de vie des plus pauvres et des plus nantis. Je considère l’être humain comme la somme évolutive de l’Univers en laquelle toute la diversité énergétique et matérielle du vivant est concentrée. Cela signifie que l’homme, malgré ce qu’il croît d’ordinaire, n’est pas la finalité évolutive de l’Univers, il n’en est que le fleuron actuel. L’être humain est un système outil par lequel les forces de la matière se sont exprimées, depuis son apparition, sans aucune forme de morale ou de philosophie, à travers des activités de contrôle des lois naturelles, mais il reste possible pour les hommes d’avoir entre eux des relations plus…nobles et plus propices à un épanouissement heureux chez l’immense majorité des individus. Les moyens technologiques dont la mondialisation est dotée ne changent pas la conscience vaniteuse humaine et la barbarie qui en découle, ils ne font que lui donner davantage de puissance. Ceci est bien connu. Dans la société, les domaines de la recherche ne sont pas à part du domaine général culturel ; la science, la philosophie, à l’image de l’Art, la politique, l’économie et le religieux, mais aussi l’école, l’administration et toutes les institutions, ne sont autres que des productions, des reflets, des émanations historiques et culturelles de cette a moralité, de cette absence d’éthique dans laquelle les civilisations ont été développées. Autrement dit, l’appareil culturel dans sa totalité, représente une force de sélection auto équilibrée, de moyens concrets très sophistiqués, pour donner libre cours à la pulsion mécaniste, transformatrice opérée par l’intermédiaire d’un humanisme passif, sur l’ensemble naturel terrestre et sur lui-même. Les systèmes de civilisations maîtrisent les technologies et plus leurs capacités à exploiter la matière inerte, la faune et la flore augmentent, et plus ils détruisent les cultures, les ethnies moins dotées.

Quelle est la conséquence naturelle, humaine et culturelle du processus mondialisateur économique actuel, mis en œuvre?

C’est clair : tous les systèmes organiques sont exploités et transformés. Les individus, mais aussi tous les peuples et leurs cultures qui n’adhèrent pas au mode technologique dominant sont voués à disparaître et la diversité humaine va progressivement être remplacée par une monoculture occidentalo technologique. Nous savons les effets néfastes des monocultures agricoles sur l’équilibre écologique ; nous pouvons facilement imaginer les effets pervers du risque monoculturel humain. Lorsque en matière d’écologie on déplore la disparition de telle espèce de papillons ou de plante ; la mise en difficulté de la reproduction du thon ou de telle culture de pomme ancienne, on ne pense pas aux problèmes d’appauvrissements organiques engendrés par la disparition de peuples et de cultures minoritaires sur notre planète. L’exclusivisme technologique dicte ses propres lois matérialistes, mais le rythme de transformation reste contrôlable par l’homme s’il le souhaite. Le Bateau est irrémédiablement poussé dans une direction mais les passagers peuvent ralentir les moteurs et rallonger l’itinéraire et faire durer le plaisir du voyage ; plaisir dépendant de l’état général des passagers.

Tous les meilleurs alpinistes sont là. Ils sont très compétents ; ils sont prêts, mais ce qui manque c’est la Montagne ; nous devons être plus nombreux à partir à sa recherche.

« Où est le soleil ? Où est le soleil ? Travailler ! » dit Paul McCartney dans une de ses chansons. C’est beau comme une théorie de la relativité ou une équation de Maxwell.

Violence cosmique, violence culturelle.

Il y a toute une hiérarchie d’actions comportementales qui, à partir des activités les plus bénignes et quotidiennes consistant à se déplacer en ville, à se rendre dans les commerces et services ; à entretenir tel type de relation stressée, tendue, avec le milieu du travail, de la famille, etc.…en passant par les activités associatives, les loisirs, les plaisirs…où une violence est omniprésente, implicite, à l’état « soft et passive », se réduisant à de vagues regards en dessous, en insultes entre automobilistes, à des resquillages et transgressions inciviques les plus divers, jusqu’à la violence hard, explicite, des milieux scolaires, adolescents ; la violence parentale, familiale ; et toute l’échelle de la délinquance et de la criminalité et finalement de la guerre.

Il va de soi que je n’ai aucune volonté de jugement envers les systèmes civilisés. Je le répète, ils sont à mes yeux culturellement paramétrée. La civilisation est une correspondance terrestre des « conflits » de matière d’étoiles. Les individus qui incarnent cette compétition cosmique ne sont pas responsables de ce qui a engrammé leur formation embryonnaire. Cependant il est possible de changer les comportements, il est possible d’orienter différemment les pulsions de violence, par une action sur les germes culturels constitutifs de l’espèce homo Sapiens. Je souhaite voir un jour se développer des recherches scientifiques en ce sens. S’ il est vrai qu’ homo Sapiens est un destructeur fondamental, il est vrai aussi qu’à partir de ce qu’il transforme, il se construit quelque chose, il se construit un monde qui, à son image, est peut-être voué, à long terme, à devenir sensible. L’objet de mes rédactions est de convaincre de la capacité humaine à réduire très sensiblement les souffrances dues à son inconscience passive face aux forces avec lesquelles il lui est possible de négocier.

L’humanité doit être comprise comme un processus auto régulé, une boucle programmée par les forces évolutives purement matérielles de l’Univers. Ce programme consiste à transformer, à terme, les éléments naturels terrestres par un monde technologique auto reproductible. Ce programme, en est actuellement aux premières étapes de l’adjonction d’éléments technologiques à l’organisme humain. La question qui se pose est comment conserver une capacité humaine, d’amour, de partage et de respect dans les cinquante années prochaines, et trouver un type de relation le moins douloureux possible. Le scientifique se doit de lutter et de résister, de s’affranchir de la spéciation culturelle en se joignant à la philosophie et à l’Art ; à la politique et à la finance. La réciprocité amenant tous les domaines du savoir à synthétiser leurs travaux dans le bon sens étant bien sûr, fort recommandée.

(1). Ouvrage de C.L.Strauss.

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Fondements culturels des configurations de la conscience cognitive et morale de la civilisation occidentale. Analyse et ressorts des mentalités du monde globalisé. Les relations et comportements humains, les rapports humain/Nature, les traces et stigmates de l'Histoire de nos sociétés. Les limites de la croissance industrielle. L'écologie ,l'évolution et l'avenir du monde...