jeudi 10 juillet 2008

Matière et conscience, l'Univindivis sensible.

L'espèce humaine occuperait le niveau le plus sophistiqué, le plus complexe d’un processus évolutif qui ne se limiterait pas à la théorie darwinienne de l’évolution des espèces vivantes, mais concernerait l’Univers entier. Ainsi, nous devrions alors comprendre l’être humain, replacé dans le cadre interactif biocultural, comme le résultat, le produit de la transformation et de la complexification matérielle. Dans cet ordre d'idée, les systèmes et les machines créées par l’homme seraient directement concernés par le processus. Les machines sont à la fois des artefacts de la Nature originelle, des imitations mécaniques, cybernétiques du vivant dénuées de psychisme mais nonobstant évolutifs à part entière par association avec l'homme, et par contact avec le corps. Tout se passerait donc comme si homo sapiens, produit évolué issu de l’histoire physico-chimique et biologique de l’Univers, se comportait en force créative intermédiaire (jusqu’à l’apparition des premiers groupes sociaux organisés) entre ce qui fut une mise en ordre, une organisation, une complexification aveugle et aléatoire ayant débouchée sur la biodiversité terrestre, et, un ordre technologique émergent qui, associé à la biologie du corps humain, tiendrait un rôle d’auxiliaire sensible de l’organisme, et a fortiori, du Moi Identitaire Mythologique.
Il est à ce propos, remarquable de constater combien le corps naturel se complète, se protège et s’améliore par l’objet, l’accessoire, l’ustensile, les produits hygiéniques, cosmétiques, la machine et les composants électroniques qui se trouvent quant à eux, directement incorporés à l’organisme. Chez l’OBIS, Le MIM, à la fois biologique __ corporel__ social, culturel, est le trait d’union entre les lois, les forces atomico-thermo-dynamiques de l’Univers et, ce qui se présenterait comme les débuts d’un auto questionnement, d' une auto observation, ( stade philosophique et scientifique), disons-le, d’une inscience par laquelle l'Univers, désormais individué, cherchait à s'informer, par exemple, à propos des forces ayant provoqué sa naissance, et/ou de son devenir. Un univevindivis désormais en quête de pour-soi.

D'un point de vue métaphorique nous pourrions dire alors que l'être humain, niveau 3 de l'évolution de la matière, incarnerait, matérialiserait, la toute fraiche sensibilité de l'Univindivis qu'il faudrait considérer à l'image d'un système désormais pensant. Tout semble se passer en effet comme si, depuis 14 MA, l'Univers se serait développé dans une genesis conformée pour devenir pensée, volonté, philosophie et science. Ce sentiment m'est inspiré par l'aspect illimité des capacités imaginatives et techniques humaines, et le fait que l'homme soit parvenu à concrétiser une technologie qu’il a fondé sur le déjà là originel, sur une Nature dont il a émergé.
A mon humble avis, si la Nature a produit homo sapiens, et qu’à son tour, homo sapiens a effectivement élaboré un monde technologique qui aujourd'hui s'impose à la Terre, est également actif au-delà de celle-ci, et ce, à partir d’une forme de recyclage du déjà la originel physique, matériel, biologique, c’est bien qu’il n’y a aucune rupture, aucune séparation, aucune anomalie évolutive dans l’expansionnisme civilisateur de l’homme, et ce, malgré l’artifice apparent du processus culturel. Bien sûr, cette très jeune et très imparfaite univerindividualité n'en serait qu'à ses premiers balbutiements (homo sapiens n'a que 200 000 ans terrestres), ce qui expliquerait l'énorme emprise de la pulsion, de l'instinct, de la chimie, dans la bioculturalité, dont l'histoire se dessine à grands traits de violence, de rapports de forces, où les choses se créaient par des agents de destruction, et sont faites pour être détruites, puis remplacées par d'autres, plus puissantes, plus efficaces, et ainsi de suite, à l'image de ce qui se passe dans les galaxies. Cette même violence aveugle apparemment a- sensée qui régis le niveau 1, la matière inerte.

La bioculturalité par laquelle s'exprime cette intentionnalité insciente, cette recherche d'informations et cette volonté d'applications contrôlées, correspondrait bien à l'apparition récente d'une force créatrice et indépendante : l’Organisme Biocultural Inscient et Sensible, l’OBIS.

Pas de futur sans une éthique de l’après-soi.

Désormais nous serions entrés dans une ère totalement nouvelle où les processus évolutifs ne peuvent plus, désormais, se dérouler de soi. Désormais, ou bien nous aimons cet Univers, i.e l'Univindividu s'aime tel qu’il s' apparait et s'existe dans son mystère, et alors, nous, être humain accpetons l’idée d’un après biologique, ou bien nous disparaîtrons de façon violente, au lieu d'accompagner nos créatures. Cet apprentissage aura bien entendu une conséquence dans les relations interhumaines auxquelles nous aurons décidé, créé, donné, un sens commun fondé sur une éthique de l’après soi, une éthique du post-humain, du mammifère humain posthume. A ce titre, seul l'établissement d'une ligne de sens universellement choisie par l'immense majorité des humains-OBIS permettrait la poursuite du phénomène vital sur la Terre, et l'apparition d'un quatrième niveau évolutif. Les lois de la physique et de la chimie seraient utilisées dans des applications tendant à en contrôler la puissance. Adopter une gestion planétaire afin de permettre de meilleures conditions de vie pour tous les humains-OBIS. Adopter des applications culturelles environnementales propices à diversifier les motivations existentielles, aujourd’hui fondées exclusivement sur les capacités consommatrices des individus. Le monde actuel est la conséquence historique et barbare d’une force matérielle aveugle inouïe dont homo sapiens est le produit inscient exécutif, mais aujourd’hui il est possible à l’être humaine d’exercer un contrôle sur les conséquences sociales, relationnelles, écologiques, de ses activités, mais possible a une seule condition : sortir du cercle vicieux de la compétition consumériste et matérialiste ; de l’influence exercée par l’avoir de celui qui possède sur celui à qui il donne des envies et chez qui il créait des besoins ; sortir du cercle vicieux de l’imitation (si chère au primate), et dans lequel les individus de toute condition se contraignent les uns les autres. Ma proposition est d’informer le MIM de l’individu-OBIS sur les possibilités qui existent et les alternatives au paradigme avoir = pouvoir.
Contrairement a Bernard Shaw qui préférait imaginer d'autres mondes, une certaine question, me constitue et me fait humain, une seule et unique fondamentale question me suit seconde après seconde et qui m’identifie : Pourquoi l‘homme technologique? Autrement dit, selon quel besoin évolutif particulier, a-t-il été nécessaire, pour la Nature, d’engendrer l’espèce primate homo, qui, au fil de 200 000 années, c’est complexifiée jusqu’à être en mesure d’élaborer ce monde hautement technologique? La question pourrait aussi bien être, pourquoi les systèmes culturels homo, ne se sont-ils point tous limités à des organisations tribales ou communautaires, accoudés à la Nature, comme, par exemple, les ethnies amazoniennes de chasseurs cueilleurs ou, à l’image de la défunte culture Inuit ou encore des Bushmans? Ces questions en entraînent une autre, sans doute plus fondamentale : Pourquoi le processus de grande massification démographique, responsable de la spirale transformatrice des activités humaines, s’est-il enclenché, il y a 7000 ans (Sumer, les villes états)? Alors que les systèmes tribaux ou communautaires homo sapiens, semi nommades, semi sédentaires, bien avant l’apparition des tout premiers systèmes à démographie de masse, étaient très fonctionnels, très écologiques, très riches dans leurs diversités bioculturales; alors que des cultures dites « primitives » ont conservé leur efficacité naturelle et existencielle, jusqu’à ce que le monde civilisateur moderne ne les détruise lors des 200 dernières années. Alors qu’il suffisait, dans les cultures tribales, que les nouvelles générations apprennent de leurs aînés, les pratiques de chasse, de jardinage, de cuisine; les soins thérapeutiques… L’ensemble des pratiques relatives à la connaissance d’un écosystème, d’un milieu géographique donné, la faune et la flore restaient les mêmes pour toutes les générations d’individus et ainsi tous étaient solidaires. Ces questions nous interpellent d’autant que, les systèmes massifiés sont loin d’offrir à la grande majorité des individus de bonnes conditions d’existence. Par contre, à l’intérieur des organisations tribales, il résidait une grande équanimité sur l’ensemble des populations. Tous les ethnologues sont d’accord sur ce point: les organisations collectives massifiées sont très inégalitaires et très élitistes dans leur libéralisme créatif structurel. Elles créaient des interactions propices à des pratiques purement compétitives sur le plan matériel et quantitatif, ce qui induit des situations de pouvoir et contraintes, de souffrances physiques, des situations de dépendance, de fragilité et d’humiliation. Il est indéniable que plus un système se fonde et repose sur un quantitatif démographique, et plus il est soumis aux lois quantitatives matérielles, dont les effets physiques, physiologiques (et donc psychiques, existenciels) s’avèrent comme extrêmement néfastes pour l’immense majorité des individus. Si les systèmes sociaux de grande massification d’individus se présentent comme très favorables à une augmentation exponantielle, quantitative des populations, ils sont également très défavorables en matière de qualité relationnelle entre les individus, ces derniers se stratifiant en couches de niveaux et de pouvoirs consommateurs, niveaux forcément ennemis entre eux dans la compétition matérialiste. Nous pouvons en conclure que ces hyper-systèmes vont dans le sens d’une action première de la matière baryonique, et d’une suprême instrumentalisation de l’être humain par des forces purement nucléaires, chimiques, atomiques, ces mêmes forces neutres régissant la naissance, le développement et la mort des étoiles dans l’Univers. On se demande où chercher cette soi-disant supériorité d’esprit spécifique sur le monde animal ou même sur l’ensemble du vivant. Si la matière vivante est, comme je le crois, une suite complexifiante de la matière baryonique; si l’espèce homo est une suite évolutive du végétal et de l’animal, alors, le processus de la mondialisation industrielle et technologique ne peut que signifier une psychologisation évolutive future de la machine via l’être humain homo sapiens, vers un être humain non homo. Il n’est point étonnant de constater que nombre de philosophes et d’épistémologistes ont recours à la vieille cybernétique, ou à la théorie des jeux et des contraintes, et planchent sur la base de quelques algorithmes mathématisants, pour les relier à une « science de l’homme ». Nous devrions alors aussi réfléchir sur une éthique pour une longévité qualitative de l’être humain et refuser de laisser libre champ à la pulsion quantitative matérialiste. L’idée est belle; trouver des solutions pour la réaliser serait magnifique! Par quoi remplacer la bioculturalité de la société de production et de consommation de produits et de services? Combien d’entre nous osent seulement y réfléchir? Si madame Durand possède 50 paires de chaussures qui lui font mal aux pieds, et si elle a tendance à fréquenter un peu trop les pâtisseries, c’est parce qu’elle trouve dans les boutiques, une distraction, un contact, un échange, une nourriture solitaire, et finalement du plaisir; un plaisir facilement accessible, et qu’elle ne trouve point toujours dans ses relations intimes, familiales, professionnelles; un plaisir qu’elle ne trouve pas dans son voisinage. Ce n’est point un narcissisme de nature qui a produit un replis individualiste affectif du soi, mais ce sont bien les systèmes de grande massification d’individus, qui ont instauré une mythologie de l’être construite sur une réalité existencielle de l’avoir. Une mythologie identitaire, une identité fictive dans un cadre biocultural où l’espèce prime sur le culturel; le culturel conformant un être humain qui prime sur l’homo, qui lui, n’est rien; l’homo, primate ex natura, condamné à une ontologie culturelle forcément fabriquée, fantasmée et donc fragile. Que peut-on penser d’un système culturel où il faut être « à la mode », offrir un « look branché », être « snob », pour être crédible, inspirer confiance, regardé avec simple bienveillance? Et même si ce n’est pas complètement vrai, beaucoup de femmes et d’hommes sont convaincus qu’il faut en passer par là pour épanouir et réussir sa vie. Cet essai, est le résultat d'une instinctive méditation initiale, s’étant opérée en moi, dès l’enfance. Elle s‘est intellectualisée, il est vrai, sous l‘action de l‘expérience, de la maturité, à un moment de ma vie, où ma pure spontanéité ontologique s’est heurtée brutalement aux réalités interrelationnelles, et aux interactions complexes du milieu social. Il était alors devenu nécessaire à ma vitalité, de rationnaliser mon introspection, d’habiller mon état rêveur d’une complétude culturelle, d’une légitimité de reconnaissance, d’une capacité transactionnelle. Ma démarche n'étant pas celle d'un " spécialiste" elle s’inscrit dans une liberté multidisciplinaire. Je n’entends point pénétrer des domaines où ma seule passion ne saurait convaincre, et c’est en ces termes que je milite en faveur d’équipages formés à la fois de philosophes, d’artistes, d’ingénieurs, de scientifiques auxquels je dédie quelques idées. Je souhaite une approche globale, synthétique de mes semblables, de moi-même, de la vie et de la matière où tout cela s'exprime. Durant de longues années, j’ai existé comme en décalage. Décalage entre mes comportements de citoyen adapté, mes occupations les plus trivialement quotidiennes et, ce que je percevais dans mon environnement, que je sentais vibrer au plus profond de moi-même depuis ma plus tendre enfance. Je ne pouvais alors pas définir, je ne cherchais pas à définir. Tout m’étonnait et me posait question. M’étais-je trompé de planète? Aujourd’hui, je pense pouvoir me situer comme un être très isolé en des lieux non encore historiques. Mes questionnements sont ma respiration et forment ma propre singularité individuelle. Si mon "art" ne se définit pas précisément entre la philosophie, la poésie, la spiritualité et diverses disciplines comme la biologie, la sociologie, l'astrophysique, l'anthropologie, l’ethnologie, ou bien encore l'éthologie ou la botanique, etc, c'est tout simplement parce que ce qui s'exprime ressort d’une certaine polychromie autodidacte . C’est en fonction de ce décalage dont j’ai cru déceler de vagues signes tangibles, comme une phénoménologie vibratoire, que je me suis alors décidé à travailler. Aspirer à la compréhension des mystères qui gouvernent la matière, et donc le corps; la façon dont un certain type d’informations se conduisent, consiste à hisser à notre conscience les échos des interactivités chimiques et nucléaires du cosmos qui sont à l‘origine de l‘apparition de l’homme, et avant lui, de tous ses ancêtres. Voilà plus de cinquante ans, que j’établis des connexions, que j’étudie ce qui me constitue curieux et imaginant dans ce monde où mon MIM en observe ce qui l’entoure. Par l’exercice de ma volonté tenace, j’aborde, entre autre, des lectures de philosophes et scientifiques, historiens et théoriciens, ouvrages avec lesquels je rentre en une sorte de communion. Et je les ressens si proches de moi que je ne peux m’empêcher, bizarrement, de les aimer comme s’ils étaient des êtres vivants chers. J’aborde ces travaux et je me sens alors comme chez moi. Ma motivation de toujours, était de chercher des réponses à la fois psychanalytiques, morales et philosophiques, scientifiques, et curieusement cela s’est opéré, ça s’est dessiné en concepts transmissibles là où je m’attendais le moins à trouver. Tout ce que j’avais cru trouver dans une spiritualité sans substance, dans un antimatérialisme magique, dans une herméneutique psychique, je le trouvais dans ce qui m’apparaîssait comme ce qu’il pouvait exister de plus grossier: la matière baryonique. Toutes les subtilités d’un esprit humain, des plus élevés qui soit, les combinatoires les plus artistiquement élaborées de la peinture, de la musique se trouvent inscrites dans les interactions de l’Univers. Mes pensées, je les ai concrétisées surtout d’une façon rationnelle, historique, réaliste, à propos des mystères qui relient tous les membres de l’espèce humaine et…de ce qui les divise entre eux et à l’intérieur d’eux-mêmes. Et j’ai appris que lorsque le mammifère humain créait de l’ordre pour sa compréhension du chaos qui préside à l’entropie de l’univers, cette culture produite, en retour, le fait être humain créatif. Voici ma petite histoire de la création de la conscience humaine, comment en comprendre le sens, et sa vocation sur la scène plus vaste englobant la Nature, sur fond de constante de la matière, inédite.

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Fondements culturels des configurations de la conscience cognitive et morale de la civilisation occidentale. Analyse et ressorts des mentalités du monde globalisé. Les relations et comportements humains, les rapports humain/Nature, les traces et stigmates de l'Histoire de nos sociétés. Les limites de la croissance industrielle. L'écologie ,l'évolution et l'avenir du monde...