jeudi 24 janvier 2008

Définir l'idée obisienne du comportement.

Ce texte ne vise pas à la scientificité au sens habituel. Il s'agit plutôt d'un apologue scientifique visant à concrétiser une vision du monde et de la science à laquelle, d'une façon bêtement métaphysique (et darwiniste) "croît" l'auteur. Version en discussion. (Jean-Paul Baquiast du site http://www.automates-intelligents.com/edito/2000/oct/edito.html.) §§§
3 août 2008.

Définir le terme comportement.

Ce terme s’emploie sous une forme pronominale, se comporter, ou bien comme nom commun, un comportement. Il exprime une idée très générale qui implique les explications du mouvement, de l’attitude, d’ordre matériel, mécanique, physique, chimique, biologique ou psychologique. Il caractérise une très grande variété de corps et de substances considérées dans leurs rapports interactifs et affectifs. Il sous-entend une notion de se comporter avec, se comporter à, dans. Nous ne disons point être un comportement, mais nous disons avoir un comportement. Un comportement n’a pas d’être en soi ; il doit donc recevoir une qualification issue d’un jugement pour être signifié. Nous disons alors que tel comportement est par exemple, adéquat, violent, déviant, prévisible, aléatoire, surprenant… Ce terme relève d’une volonté classificatrice vis-à-vis de nos perceptions.

. Il concerne par conséquent notre perception de l’inerte et du vivant, autrement dit du monde, de la création, de l’espèce humaine.

Se comporter exprime donc bien davantage qu’une simple gestuelle, que simplement bouger, ou se déplacer. Selon les contextes où il s’active, un comportement est soit considéré comme un mouvement réactif, soit une attitude typique, soit une action signifiante et déterminée, etc. Pour ses témoins, comme pour son propre sujet, un comportement s’inscrit toujours dans un cadre sémiologique, signifiant. La mouvance n’est point gratuite.

Cette signifiance comportementale est caractérisée par la ou les formes de relations de ce qui est sensé se comporter entretient avec le milieu contextuel où il s’objective.

Il ne s’agit donc pas de mouvements ou attitudes anodines, mais bien de réactions aléatoires ou de déterminations dynamiques, physico-chimiques intentionnelles, finalisées, ou purement mécaniques ou chimiques, relatives (relationnelles) avec un préalable octroyé. Ces réactions produisent des effets concrets sur le milieu forcément systémique où cela se meut.

Le comportement est une mouvance relationnelle au préalablement catégorisée, tendant à contribuer à la fonctionnalité, mais aussi à changer, voire transformer tout ou partie du milieu où il s’exprime.

Pour un agent donné, se comporter c’est littéralement « se porter avec l’autre », autrement dit, se mouvoir, réagir, par rapport à un préalable octroyé au milieu. Ceci, dans une finalité adaptative, et/ou de s’approprier ses fonctionnalités et son énergie, de s’identifier à ses structures de façon à s’y repérer; ou bien se mouvoir dans une intentionnalité libératrice de rejet, afin d’échapper à une pression, aux contraintes éventuellement écrasantes, inhibantes du milieu.

Quel que soit l’objet ou l’agent considéré et l’ordre auquel cet objet ou cet agent appartient, il se comporte car tout objet comportementalisé dans son cadre observationnel qu’il soit inerte ou vivant, est à la fois stimulé, acteur et support dans son appartenance à un ordre qui le contient tout entier et qu’il contribue, en tant que processus individué, à animer : Une pièce mécanique d’un moteur, une substance à l'intérieur d'une solution chimique, une planète x du système solaire, des molécules atomiques y dans les réactions thermonucléaires, un élève dans sa classe, un citadin dans la ville, un mari et son épouse, un oiseau migrateur traversant les mers, une guenon macaque et son petit volé à une congénaire…Et un philosophe ou un scientifique face aux objets de ses questions sur lesquels ses comportements d’observateur exercent des perturbations diverses.

Ce qui implique l’usage du terme comportement ne relève pas du constat qu’effectivement ça se comporte, ce qui est trivial, mais induit le comment ça se comporte, par rapport à quoi, et le pourquoi de tel ou tel type de comportement relevé à l’intérieur de tel contexte. La démarche est essentiellement analytique en vue d’exercer un contrôle à des fins thérapeutiques, par exemple. Il y aurait fort à dire sur la cybernétique, sur la relation dynamique qui s’établis dans les comportements humains d’observateur de comportements, vus en tant que systèmes ouverts auto-organisés !

Ce relevage, cette observation et les conclusions qu’ils engendrent sont le fait d’une action humaine. C’est un comportement typiquement humain que cette observation-là. Aucun agent autre qu’humain ne se soucie de ses propres comportements. L’être humain est lui-même beaucoup plus talentueux et zélé quand il s’agit de pratiques d’éthologie, de chimie, de physique ou d’astronomie, que lorsqu’il est question de s’observer objectivement en tant qu’énergie comportementale transformatrice dans ses environnements naturels, familiers, sociaux ou géographiques.
Alors que bien des philosophes et des scientifiques ont une vision bidimensionnelle et se font une image stratifiée de la Création, j'ai plutôt un penchant pour une vision tridimensionnelle : Les différentes et nombreuses formes qui se déclinent dans l'Univers représentent des mondes (ou organisations) imbriqués et interdépendants tels les poupées russes. Ce doit être la faute à A.Einstein...

Tout ce qui se matérialise dans l’Univers, __ depuis les parties les plus infimes des atomes, jusqu’aux étoiles dans les galaxies ; les planètes et autres « corps » de densités et de masses diverses __, représente une énergie qui s’objective de façon entropique ou, plus exactement, dans un "ordre évolutif" dont nous ne connaissons ni son origine, (l'avant Big-bang), ni son futur. Et avant les théories darwiniennes, nous n'étions pas en mesure d'y voir cette organisation qu'elle nous présente. La production de matière dans l'Univers forme un ensemble complexe d’éléments en interaction, en interelation dans l’espace-temps cosmique. Cet ensemble est appelé Univers de matière. Mais il est aussi possible qu'il n'y ai pas de production de matière au sens formel du terme, et que la matière, omniprésente depuis le début, ne fait que se brasser et se transformer (création de nouveauté), tout en conservant ses propriétés disons initiales.
Dans ce ballon cosmique en expansion, les « corps » exercent les uns sur les autres des forces destructrices, des contraintes créatrices (1). A nos "yeux", l’Univers se caractérise ainsi en un continuel mouvement de créations et de désintégrations de la matière en présence. Plus l’Univers s’étend, plus les transformations se complexifient, c'est-à-dire, s’enrichissent par une variété de mélanges chimiques et de réactions atomiques subséquentes. Variété en augmentation constante, créant sans cesse de nouvelles compositions et ce, il faut bien le dire, jusqu'à homo sapiens!
En plus de l’énergie initiale avant Big-bang, l’Univers est un processus quantitatif et qualitatif produisant sa propre énergie transformatrice de matière grâce à ce qui semble correspondre à un recyclage des composants atomiques, chimiques, nucléaires...
Or, selon ma "vision obisienne" fondée sur la LUCA, (axiome d'une théorie personnelle sur l'évolution de la matière), l'homme se comporte également en "recycleur" en transformant sur la Terre, tout se qui est à sa portée, la Nature y compris.
En outre, l'homme se transforme lui-même dans ce comportement de recycleur très caractéristique.
Rien de nouveau, jamais, dans ce grand Tout, sinon une "permanence spatio-temporelle" PST, qui se décline en une multiplicité de formes et de comportements. Les clés de la compréhension de la matière, du vivant, de l'être humain et des relations interhumaines à l'intérieur des cadres historiques et culturels; les clés de la relation qui opère entre homo sapiens, la Terre et l'espace intersidéral , ainsi que la place de ce que l'on nomme "le conscient", et surtout l'avenir de ce conscient doivent être cherchés dans le mystère de cette PST.

Cependant, afin que tous les composants de l' Univers de matière puissent former cet ensemble sophistiqué en fonctionnement évolutif, comme, par exemple, dans notre système solaire, il ne suffit pas que chaque planète possède ses propres qualités physiques et chimiques; il ne suffit point non plus que la quantité de matière soit juste ou suffisante en chacune d'elles, il faut encore et surtout, que toutes les planètes se meuvent autour du soleil, à la façon d’une horloge, dans une régularité et à un certain rythme d'ensemble bien précis. On dit alors que les planètes de l’exemple se meuvent de façon elliptique. Ces mouvements circulaires ne sont pas entropiques; les planètes "existent" les unes par rapport aux autres et par rapport au soleil, ce que l’on peut appeller comportement relationnel elliptique.

Mouvements et fonctionnalités sensées.

Pour constituer un comportement donné, il faut du mouvement chargé d’intentionnalité ou sensé (2), de la part des forces interactives ; il faut de la variété parmi les éléments en présence, afin que les changements s’activent. Un comportement doit toujours pouvoir être qualifié.

La notion de relation, de rapport et de relativité (les 3 R) accompagne toujours un comportement quel qu’il soit, et c’est ce qui distingue le terme se comporter du terme se mouvoir bien que les deux signifient l'interdépendance vie-matière.

On pourrait dire : comportement (C) = bouger-quand-où-pourquoi-comment = Ty (3).

Dans le système solaire, (et au-delà), le comportement des corps implique donc la notion qualitative (citée plus haut) de l’énergie mouvante déployée par ces corps organisés et synchronisés en fonctionnement. Notre Terre est aussi un espace-temps où les éléments naturels atmosphériques, climatiques, géologiques; les reliefs et cadres géographiques, ainsi que les êtres vivants, se comportent tous les uns par rapport aux autres dans la synergie transformatrice.

On retrouve en effet, sur notre petite planète bleue, les mêmes éléments présents dans l’Univers, rassemblés, très concentrés : énergie, matière, espace, temps (durée), interactions, rapports, direction (sens), mouvements, transformation. On y retrouve donc les mêmes lois physiques et chimiques régissant l'Univers, ainsi que le comportement à tous les niveaux de complexité croissante dans la Nature, depuis le minéral, puis le végétal, ensuite l’animal, et pour finir, jusqu’à l’être humain. Les cellules qui forment le corps humain sont des individus spécialisés en relation comportementale les unes par rapport aux autres. Notre organisme est une forme de société contenant ses lois, ses structures, son histoire et les conséquences physiologique de cette dernière.

Se comporter, pour un sous-sol géologique donné, pour un arbre, pour une mouche, une gazelle, un dauphin, ou pour un être humain, ou bien encore pour une cellule nerveuse, entre autres, revient à produire un effet concret dans un milieu, un environnement donné ; provoquer du changement dans l’état de cet espace et ainsi, dans certaines proportions, du changement dans les composants divers de cet espace, car il y a des informations que l'espace environnemental induit dans le corps, et l'on sait que tel comportement = tel type de stimuli. Il y a donc bien une intensionalité environnementale qui nous "pulse" vers des réations physiques (matérielles) précises. Que savons-nous aujourd'hui des tenants et aboutissants du fameux ça pulsionnel freudien? Rien, au plan scientifique.
Comportement du soi envers lui-même et envers "l'autre que soi".

Chez l’homme le com-portement, individuel et/ou collectif (masses d"individus sous influence groupale), se déroule dans le théâtre culturel évolutif. Il désigne d'une part, la manière choisie pour utiliser le corps dans l’agir adaptatif environnemental, et d'autre part, il désigne ce que ce corps décide de produire concrètement dans l’intentionnalité implicite ou explicite des buts volontaires ou bien dans celle des pulsions.

Com-porter, « porter avec ». Porter. Porter des coups... S’emporter ; se trans-porter ; s’importer ; s’exporter… Se dé-porter, i.e. se décharger. Se décharger avec plus ou moins de talent et de réussite sur le milieu, l’environnement, en faisant bouger de la matière, en provoquant des émotions, des sentiments chez le semblable, des changements en soi. Se comporter pour s’affirmer, pour changer, transformer la vie, le groupe, la société, le monde ; se mettre en mouvement dans les rapports sociaux, comme ceci ou comme cela ; ici même, ou ailleurs ; hier, maintenant ou demain ; parce que…. Ou bien se supporter, se sous-porter dans la passivité ; dans des élans comportementaux inopportuns, agressifs, irresponsables, incontrôlés.

Ainsi, tous les êtres humains se comportent avec plus ou moins de conscience, de raison, de force et d’énergie, et plus ou moins dans des variations opérationnelles, plus ou moins de bonheur, dans la relativité globale des rapports dans l’espace-temps sociétal. La somme colossale de toute cette énergie comportementale humaine contribue à une transformation des collectifs culturels, de la Nature, de la matière terrestre.

En quelque sorte, ce qui caractérise un comportement humain donné, qu’il soit individuel ou collectif, signale une forme d’identité double, une façon d’être recyclant dans le contexte culturel en évolution. Je me comporte présentement selon ce que je porte en moi; selon ce que je suis (être relatif), à ce moment, et sans doute selon les besoins obscurs enzimatiques, biochimiques, métaboliques de mon organisme, lequel est en correspondance avec le cadre groupal qui m'héberge et qui "veut" m'instrumentaliser dans le cadre de son "programme" qu'en principe je suis censé ignorer, mais...
Se comporter c’est, à la manière d'un chat qui dépose ses phéromones sur les surfaces de ce qui devient son territoire dont il balise l'étendue ; apposer une signature, une signalétique, aux changements que nous opérons sur le milieu et sur nous-mêmes et les forces et contraintes engendrées par les comportements des autres, dans un contexte relationnel particulier, dans une situation précise ; changements à des degrés diversement superficiels, éphémères ; diversement profonds, durables.

Chez l’homme, un type de comportement relate bien un certain état psychophysiologique, un certain degré de conditionnement culturel, il est essentiellement stimulé par des éléments sous jacents à la pleine conscience. Il y a toujours un rapport ambigue entre la base héritée, innée (les deux sont différentes), sur laquelle se caractérise la construction expériencielle et ce qu'induit le milieu, les "commandements" comportementaux que ce dernier provoque. Chez l'individu le comportement s’opère sur deux modes associés. Le mode comportement sporadique, et le mode comportement caractéristique. Le premier résulte d’un état d’être passager ; exceptionnel, le second dénote d’un état plus interne, qui s’inscrit dans une durée, voire une permanence.


Le comportement sporadique.

Un comportement sporadique s'inscrit dans des actions temporelles, variables. Il est circonstanciel, opportuniste, adaptatif, plastique. Par exemple un comportement de type improvisateur, inventif, est sporadique. Même s’il est exceptionnel, il peut fort bien avoir de très lourdes conséquences environnementales et psychologiques.


Le comportement caractéristique.

Il y a comme de l’intentionnalité, dans la répétition, et dans la mouvance comportementale caractéristique. C’est un ensemble typique, régulier, habituel, d’actes, d’attitudes et de gestes toujours semblables, qui s’activent dans les mêmes types de situation, pareillement orientés. Attitudes symboliques et symptomatiques clairement perceptibles par l’observateur qui peut donc prévoir l’action qui se prépare. Un comportement de ce type peut cependant être relativement raisonné, contrôlé, par le sujet.
Par voie de conséquence, la répétition d’actes identitaires se traduit toujours par des changements et/ou des transformations plus ou moins notables sur le milieu environnemental humain, naturel et matériel où il s’exerce.



Etre un automobiliste, par exemple, peut être considéré, dans l'absolu, comme un comportement consommateur caractéristique, mais ce comportement ne se distingue en rien, fondamentalement, de toutes les autres formes de consommation. Si se comporter c'est être, on ne peut être un comportement, mais avoir un comportement. En outre vivre n’est-ce pas consommer, n’est-ce pas se comporter ? L’automobilisme (même aigu) n’est pas comportemental caractéristique en Occident, où la voiture est partout présente, car il ne relève pas d’une énergie qui caractérise une identité chez un sujet x, comme l'automobilisme pourrait l'être dans une contrée où la voiture est beaucoup plus rare. La voiture, en tant que système de transport s"impose comme un moyen sélectif. Mais alors il s'agirait d'un comportement de type sporadique ! Il y a à l'évidence, dans l'idée de certains comportements consommateurs, une notion d'originalité remarquable et voyante, si je puis me permettre ce pléonasme. Par contre, la façon de conduire se traduit par des comportements sporadiques et/caractéristiques: fougueux, courtois, prudents, distraits, agressifs, grossiers, irresponsables…

Se comporter, en tout état de cause, n’est jamais anodin, jamais gratuit pour l’être, pour les sociétés, ni pour l’environnement.
Ce qui pourrait être considéré comme comportement équilibré, consisterait pour un individu en une orientation adaptative des stimulis environnementaux et des paramètres épigénétiques dont il est habité.
§§§: Je ne saurais mieux m'exprimer en ce qui concerne mon propre discours!
(1). Ou bien, forces constructrices et contraintes destructrices.
(2). Sensé, qui va dans un certain sens, dans une direction précise.
(3).Ty: typique.

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Fondements culturels des configurations de la conscience cognitive et morale de la civilisation occidentale. Analyse et ressorts des mentalités du monde globalisé. Les relations et comportements humains, les rapports humain/Nature, les traces et stigmates de l'Histoire de nos sociétés. Les limites de la croissance industrielle. L'écologie ,l'évolution et l'avenir du monde...