En tout état de cause je réfléchis à des applications pour installer une dynamique culturelle qui n’aurait pas besoin de la béquille religieuse (dont je me suis affranchis), pour motiver les jeunes générations à s’unir dans l’organisation de communautés propres à l’épanouissement physique et intellectuel d’une immense majorité d’individus femmes et hommes ; des systèmes qui seraient fondés sur des valeurs de respect et de non violence où l’idée même de se montrer cruel envers autrui paraîtrait totalement insupportable. Mais on ne change pas à volonté les racines de la barbarie qui trempent dans les profondeurs multimillénaires de l’Histoire de l’homme. La seule possibilité que nous avons aujourd’hui d’aller dans le bon sens est de dénoncer la perversité sadique et bestiale, de la débusquer là où elle se cache, là où elle se larve, c’est à dire absolument partout, dans la moindre de nos attitudes, et nous en sommes tous pétris. A tel point que nous n’en sommes pas même conscients. Pas besoin d’agresser explicitement des individus ou de casser du matériel urbain ; le mépris et l’arrogance constituent la couleur dominante des interactions sociales et des comportements individuels. Il suffit (c’est un exemple parmi des centaines), de se rendre dans un supermarché aux approches des fêtes de fin d’année pour « palper » l’hystérie consommatrice qui y règne. Les guerres et les camps de concentration germent dans les moindres recoins de la société. Il suffit de mettre 180 chevaux sous la semelle droite de Monsieur Dupont bedonnant, pour qu’il se permette des gestes obscènes envers les cyclistes, quand il ne va pas jusqu’à les envoyer au cimetière. Cette violence de fait, cette indifférence, ce mépris banalement quotidiens je l’appelle la « barbarie soft ». C’est une forme d’agressivité passive où des dizaines de millions d’infimes gestes ou paroles de tous les jours, forment, dans les sociétés, des masses de frustrations gigantesques qui dévalent en avalanches dévastatrices et s’écrasent sur ceux qui se trouvent au plus bas : les plus jeunes, les plus vulnérables, pour leur apprendre comment ça marche. La barbarie est très contagieuse.
Mon idée première pour ce blog est d’exposer pourquoi, et comment, à mon sens, les comportements individuels peuvent « s’arrondir » sans danger ; comment il est possible d’être plus cool sans passer pour un idiot et sans risque de se faire plumer. Comment avoir la satisfaction intérieure de réussir sa vie sans être mesquin, sans coups bas et avec un peu de panache et d’élégance. Comment surveiller le barbare en soi pour mieux le corriger. Enfin je souhaite amener les lectrices et les lecteurs à réagir sur mes idées et mes concepts. La LUCA ; l’OBIS ; le MIM ; la bioculturalité d’homo sapiens ; l’Ost Emery et les clivages comportementaux agressifs et violents qui relient la nature à la culture (qui ne s’opposent pas), et comment je remets la mondialisation et l’ère de la technologie dans le contexte de l’Histoire des humains qui débuta il y a environ 7Ma (1). Mon intention est de créer une synergie de réflexion commune dans un esprit totalement libre et désintéressé. Tenter enfin de dégager sur le mode convivial, des applications collectives réalistes pour répondre à toutes les questions et les défis qui se posent en ce début du XXI ième siècle. Des réponses et des idées de méthodes non seulement collectives et sociales, mais aussi, et, finalement, individuelles. Mon ambition est démesurée et sans doute prétentieuse : libérer l’être individuel de l’emprise culturelle, de la souffrance engendrée par les conditionnements collectifs incrustés par l’Histoire, par les compétitions et les rapports de force.
On ne choisit pas d’écrire, pas plus que de peindre ou pratiquer la sculpture ; on est tout simplement plus à l’aise dans telle ou telle discipline, même si on aime aussi peindre, sculpter ou par exemple, faire de la photographie. Rédiger un blog peut éventuellement déboucher sur une œuvre d’art littéraire, mais un blog ouvert n’est pas pour autant un livre. Dans une certaine mesure un texte meurt sitôt qu’il est publié. Je veux dire qu’un livre est un tout fini et irrémédiablement accomplis, et que rien ni personne ne pourra changer ce qu’il contient et tout ouvrage peut être « ré-écrit » par l’interprétation qui en est faite et surtout il est déformé, récupéré, détourné. Toute œuvre en tombant dans le domaine public, tombe en même temps dans la moulinette du grand brassage de l’évolution, dans le compost culturel. D’ailleurs ce qui reste d’une œuvre en général, c’est un nom, l’image de son auteur peinte ou filmée. Le personnage Proust asthmatique écrivant dans son lit, fascine davantage qu’Albertine (2) qui disparaît dans l’oubli et l’ignorance et pourtant ce personnage de roman nous en dit long sur son auteur. Mais ceci est une autre histoire… Vous l’avez compris, je souhaite une réelle interactivité. Et contrairement à un ouvrage publié, les écrits de ce blog se doivent de s’adapter, de se mouvoir, de respirer et d’être sensibles comme quelque chose de vivant ; coller au plus prêt de ce qui est à mes yeux la Réalité existentielle et sociologique d’une majorité d’individus. C’est pourquoi vos remarques, vos suggestions et vos propres idées sont indispensables pour ajuster au mieux mon imaginaire à votre réalité. S’il y a une chose bonne que la technologie du web nous apporte, c’est qu’internet est un entonnoir culturel (dans le sens large du terme) où sont canalisés les ressentis, les aspirations les mieux partagées, où la volonté d’échanger et communiquer se révèle très forte. Dans son réalisme abrupt le web fait fonction de loupe psychanalytique collective, un peu comme la TV d’ailleurs.
Mes textes se succèdent au fil de mon inspiration et de mes disponibilités et je les souhaite accessibles pour le citoyen pressé et stressé par les activités quotidiennes ; les responsabilités familiales et professionnelles qui occupent beaucoup de son énergie. Il est vrai que je suis un passionné dans ma soif de connaissances à propos du genre humain dont je cherche à comprendre les comportements sociaux. Je m’investis beaucoup dans mes réflexions et me donne le temps nécessaire pour ce travail. Je suis amené à m’informer sur les sciences, les arts, la philosophie, les technologies, les religions, et, bien entendu, sur l’histoire et la géographie et la physique, l’astronomie ; en somme, tous les domaines créés par l’homme et dans lesquels il se comporte en tant qu’être humain, précisément, et non pas en simple et inoffensif primate. Mes textes sont comparables à des pièces d’un puzzle : chacun d’eux doit être rattaché, compris dans l’ensemble, et ne peut être bien saisi que dans une vision globale. Et l’ensemble ne peut être la vision d’un seul.
Au plan du discours, ma démarche se trouve certes à contre sens de l’idée selon laquelle les sociétés sont conformées par la somme d’actions, de comportements, et de personnalités singulières. Non, il n’y a pas, chez l’humain, des dominants qui contraignent des dominés à exécuter leurs fantaisies comme dans les communautés de babouins. Aucune personnalité historique n’écrit l’Histoire ; aucun mathématicien ne change, par ses équations, la façon de calculer des hommes ; aucun roi ne change son peuple et aucun peintre n’indique aux autres peintres comment il faudra peindre après lui. Nous sommes avant tout adaptatifs. Pablo Picasso est le traducteur pictural le plus efficace (ex aequo avec Dali) des années 1900. Cet artiste n’a pas fait la peinture du XXième s. celle-ci s’est imposée en lui ; sans cela, il n’aurait pu obtenir autant de succès avec son style de peinture ! Le public était déjà conformé pour recevoir cette œuvre. Essayez d’imaginer, par exemple, que la Cité Interdite des anciens empereurs chinois, ou bien la pyramide de Chéops, soit exclusivement les produits issus de caprices de quelques individualités sociopathes. Imaginez un enragé nommé Alexandre qui, avec ses deux bras, même très musclés, ordonne à des milliers de paysans ou de pêcheurs de partir à la conquête du monde ? La folie et le génie humain sont au service de la société et des civilisations, ils sont des conséquences culturelles, historiques. Les individus qui contiennent, rassemblent et concentrent dans leur corps et leur système nerveux ce génie, ou cette folie, sont des « distillats » collectifs et culturels, qui portent ce à quoi l’immense majorité des masses a besoin pour exister, à un moment donné de son histoire. Dans un groupe de 9 individus humains il y en a un dixième : le groupe lui-même, et c’est lui qui commande au 9 autres et un groupe n’accumule pas la somme des intelligences individuelles qui le compose, malheureusement pour les sociétés. Avec les personnages historiques, nous sommes dans le registre de la fascination face à des Mozart ou des Einstein, parce qu’ils sont justes dans leurs œuvres ; justes dans le sens de justesse, non pas de justice. Ils sont justement positionnés à un point d’espace-temps particulier et précis. Sociologiquement ces êtres sont systématiquement classés comme des icones ; ce sont des symbolisations mythifiés et, en cela, ils constituent des repères universels et temporels. L’homme fonctionne sur des structures, des fantasmes de type religieux spontané, lesquels fantasmes sont à l’origine de toutes les formes de religions, et forment elles-mêmes le ciment civilisateur. Qu’est-ce qui différencie les civilisations ? Les types de religions et la matière première que leur territoire fournis aux productions techniques.
(1) . millions d’années.
(2) « Albertine disparue » ; roman de Marcel Proust,
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