vendredi 22 juillet 2011

L'OBIS fait corps avec la société.

Le terme biocultural est celui auquel j'ai pensé pour signifier que le corps et l'esprit ne font qu'un pour constituer l'être  humain en tant que produit collectif culturel.  Afin de désigner l'individu, j'emploie  l'expression Organisme Biocultural Identitaire et Sensible, l'OBIS. Chaque OBIS doit être compris, à mon sens, comme une somme bioculturale historique et culturelle, une mémoire vivante(1).

(1)Je vais en faire la démonstration, c'est en partie l'objet de ce blog, et ma réponse à des comportements humains récurents.
 

Identitaire, parce que l'humain se différencie des animaux par son moi, sa conscience qui s'élabore par un processus d'identification.  L'homme   en se projetant dans son milieu, son environnement, que son moi traduit sous des formes symboliques, éprouve par là le besoin de se situer et de s'approprier le milieu.  Je baptise le moi, Moi Identitaire Mythologique, MIM. Mythologique car, à l'origine, alors que l'homme et la nature étaient très proches et que certains éléments culturels étaient déja apparus dans des groupes relativement socialisés, les individus, procédaient de façon réflexe à une traduction fantasmagorique des éléments naturels en leur octroyant une âme, leur octroyant une vie, une vie qui pouvait être racontée et transmise oralement. Les mythes commencèrent à se développer et à structurer les organisations qui commençaient ainsi à se socialiser. Sensible, car la matière vivante est sensible puisqu'elle s'adapte au milieu et se transforme en fonction des transformations du milieu.

Je propose de décrire que tout OBIS vivant aujourd'hui contient l'équivalent de  200 000 ans environ d'expérience et d'évolution culturelle de l'homo sapiens. La différence entre la culture vue de façon restrictive comme un simple environnement éducatif, la bioculturalité que je défends comme inscrite dans le corps est innée. On peut considérer que chaque OBIS détient une base de détermination relative à son biotope culturel. Les systèmes d'organisation de collectifs humains que sont les sociétés,  représentent des pépinières bioculturales d' OBIS. Ce bain, ce cadre culturel, je lui donne pour nom métaphorique,  Océan Spatio Temporel de la Mixité Relationnelle Interhumaine ou OSTMRI. Toute population donnée regroupée en société sur un territoire national représente une Histoire qui, en tant que mémoire collective, ne contient pas uniquement le passé, mais, demeure active dans le présent. Un présent chargé et animé par l'Histoire.  Le fait que nombre d'OBIS émmigrent  vers des cultures autres que celles de leurs origines entraîne une mixité mais le pays d'accueil est déterminant.  Dans la synergie corps / culture, le biologique et le culturel constituent un ensemble interactif indissociable soumis à une loi propre à tout l'Univers, régissant la matière sous toutes ses formes, y compris vivante, je la dénomme la Loi Universelle des Correspondances Adaptatives, la LUCA(2).



(2). Dans mes recherches j'ai pris connaissance d'une théorie proche de celle-ci datant du XVIIIè siècle, défendue par un certain Emmanuel Swedenborg.
Cette loi  implique une homogénéité sans faille sur les "événements" physiques et chimiques ayant eu lieu depuis le Big bang. Au niveau de la vie humaine, l'influence de la LUCA, fait que les caractéristiques d'homo sapiens a été modélisé, conceptualisé, conformé et symbolisé via le MIM, sous la pression et les contraintes évolutives de ses ancêtres hominidés, tel homo habilis, le "découvreur" du feu (3).





(3). Il m'apparaît fort probable que c'est à partir et sous l'influence des feux conviviaux qu'homo habilis commença vraiment à développer l'animisme.


Je dis qu'il y a correspondance adaptative et réciproque entre les fonctionnements de l'organisme, entre le corps, et le contexte culturel. Environ 30 000 ans après l’homme de Croc Magnon, homo sapiens moderne est resté exactement le même au plan de son physique et de son cerveau. Il n'empêche, les OSTMRI,  biotopes culturels,  ont bâti le monde technologique tel qu’il se présente aujourd’hui. Ce qui forme la preuve que l'être humain n'est point une création de la nature, mais un produit culturel fondé sur une structure animale. Bien sûr, il ne nous est pas possible, actuellement, de nous affranchir de la LUCA. Celle-ci est une constante de la physique, au même titre que la vitesse de la lumière, par exemple. L'homme, en tant que produit de l'évolution globale de l'Univers, ne peut se comporter et fonctionner qu'en regard des forces  qui l'ont formé et des fonctionnalités  qui lui sont dévolues.

Cependant, ce monde représente des difficultés et des souffrances de plus en plus aiguës pour l'immense majorité des 6 milliards d'OBIS, et en particulier pour toutes celles et ceux appartenant aux OSTMRI les moins performants dans le recyclage technologique de la Nature, autrement dit les sociétés les moins évoluées au plan technologique subissent une énorme pression de la part de l'Occidentalisation du monde. En outre, ces dernières décénies, la transformation de la Nature a adopté un tel rythme, qu'elle représente un danger écologique certain. Je ne pense pas me tromper en pensant que l’homme créait à l’image de ses fonctions biologiques, via le filtre fantasmatique de son Moi Identitaire Mythologique, MIM, et je pense avec force que les correspondances bioculturales peuvent déboucher sur des champs d’application sociologiques
et politiques encore insoupçonnés. Même si au niveau purement collectif, les lois du monde, LUCA, ne peut pas être  changé, au plan individuel, il nous est possible d'exercer un certain contrôle sur nos pulsions de recycleurs ingénieux et de préserver en soi, une force de sain équilibre neurobiologique, tout en contribuant à une amélioration, une harmonisation des systèmes sociaux. En effet, la LUCA implique une interéciprocité dynamique entre le corps et le biotope culturel, où l'on peut atteindre l'un, de façon déterminé, en agissant sur l'autre en appliquant les caractéristiques de la LUCA. Il devient ainsi possible d' apprendre  du corps, à partir de ce que l'on sait sur la société et les éléments culturels, par des méthodes de décodages de leurs correspondances. Ceci mérite d'amples explications que je ne manquerai pas de développer. Cette conviction de l'existence de cette loi s'est révélée à ma conscience, à mon MIM, lorsque j'ai perçu et ressenti qu'une ville, par exemple, contenait les mêmes "organes" et fonctionnements que l'organisme humain, et qu'elle n'était autre qu'une projection culturelle, symbolique, mythologique, du corps.

Par l'intermédiaire de son MIM, les collectifs humains se transmettent physiquement, imaginent et conçoivent, sous forme d'éléments artistiques, politiques, économiques, religieux, technologiques, institutionnels, scientifiques, etc, ce qu'ils contiennent  en tant que mémoires vivantes. L'être humain se comporte sur un mode pulsionnel et donc inconscient, (il se projette) mais apprend peu à peu à connaître son contenu biocultural historique.

1 commentaire:

sebasto a dit…

J'aime les divers interrogations qui découlent de cette lecture.
Une certaine volonté de découvrir les multiples facettes de l'être humain plus loin que la simple vision matérielle et individualiste habituelle et coutumière propre à l'homme.
Je pense également que au niveau purement collectif, le monde ne peut évidement pas être radicalement changé le changement intervient de façon individuel.
Très enrichissant je dois dire.

Fondements culturels des configurations de la conscience cognitive et morale de la civilisation occidentale. Analyse et ressorts des mentalités du monde globalisé. Les relations et comportements humains, les rapports humain/Nature, les traces et stigmates de l'Histoire de nos sociétés. Les limites de la croissance industrielle. L'écologie ,l'évolution et l'avenir du monde...