jeudi 12 novembre 2020

Il y a la Nature et il y a la Culture et de ces deux branches découle la difficile condition humaine . L'homme est-il un traumatisé de sa préhistoire?


Notre espèce , homo sapiens sapiens, fait  partie de la famille zoologique des mammifères du genre primate. Mais il n'est pas que cela.  Les hasards ou les aléas de l' histoire de l'homme n’ont  pas voulu que notre espèce existât de façon aussi pleine et paisible que celle de la condition animale, condition à l’état naturel s’entend. Il est reconnu que la condition humaine s’inscrit dans la souffrance. Outre les maladies nombreuses et multiples ayant pour origine l'industrie de masse et l'usage abondant de toute une collection de produits chimiques, les guerres, famines, névroses et psychoses, cruauté et égoïsme social par la ruse et l'appât du gain, obcession du pouvoir, manipulation, gouvernances despotiques, relations intimes et familiales souvent problématiques....etc.  Cette souffrance n’est pas naturelle, elle est culturelle, car cette souffrance est produite par les êtres humains eux­-mêmes, par leurs actions, leurs comportements, leurs modes d'être, leurs rapports de forces et  au reste du vivant, leurs pensées. Cette souffrance  ils se l’infligent les uns les autres dans un processus duel et violent.  La dure condition humaine n’est donc point une fatalité  comme le sont les éruptions volcaniques ou les tsunamis contre lesquels  l’homme ne peut rien, mais cette dualité  est la conséquence  très abrupte d'une certaine tournure de la conscience. Si nous voulons bien considérer que cette conscience, qui de fait, s'oppose de façon très paradoxale à une aspiration, une recherche du plaisir et du bien-être, et que nous nous donnions pour tâche prioritaire de comprendre les mécanismes de cet état de conscience duelle et agressive, comprendre cette perversion belliqueuse, nous devons tout d'abord chercher à savoir si, dans le cadre de l'évolution naturelle (1), ce monde humain est une anomalie , et si oui, qu'elle est l'origine de cette anomalie, comment s'est-elle engrammée au tout début de notre histoire,  et  si elle peut être réparée. Ou peut-être est-elle simplement "normale", c'est-à-dire en accord avec les principes de l'évolution naturelle que nous ne pouvons prétendre changer,  et donc un état de conscience auquel nous devons nous résigner sans aucun état d'âme. Ou encore, si le paradoxe existentiel  de l'être humain, dans sa collectivité culturelle,  ce mélange de bon et de mauvais, constitue en lui-même une forme de cybernétique qui fonctionne pour équilibrer le gout de vivre et la souffrance. 

 Puisque  l’espèce homo sapiens sapiens  donne tous les signes raisonnables et rationnels   d’une prise de conscience de son  mal-être, et qu'il aspire  au bien-être, alors posons-nous la question à propos d'une  évolution culturelle, (l'histoire des cultures humaines),  qui soit, ferait partie intégrante de l'évolution naturelle, ou bien si les sociétés conçues par l'homme obéissent à une autre force, et seraient alors l'objet d'une évolution culturelle totalement indépendante, comme en parallèle à la nature. Si l'homme est une entité à part du reste du vivant sur cette Terre, il n'en est pas moins issu; il est lui-même un produit naturel dont il a toutes les caractéristiques biologiques et anatomiques. Comment expliquer alors, que contrairement aux autres mammifères, l'homme se comporte comme un prédateur de sa propre espèce, et pas seulement, car il agit aussi en prédateur des ressources naturelles animées et inertes qu'il exploite abusivement ? Tout en se montrant auto-destructeur, puisque sa survie dépend directement de la planète Terre. En tout état de cause l'origine de cette prédation est bien culturelle : les loups ne se mangent point entre eux. Que s'est-il donc passé chez l'espèce homo sapiens sapiens dans son passage de l'état préhistorique, à celui d'un être sensible humanisé et civilisé. Quelles ont été les étapes de cette humanisation qui ont sans doute débuté chez les ancêtres hominidés, ancêtres d'homo sapiens sapiens?  Notre espèce, sans doute, était dès son apparition,  pré-déterminée à la capacité de former des organisations collectives complexes. Est-ce que le dualisme, entre comportement auto-destructeur et aspiration au bien-être est une composante fondamentale des sociétés humaines ?

Si nous nous référons à la belle santé démographique des humains dont le nombre ne cesse d'augmenter sur tous les continents, il apparaît que la violence que les humains s'infligent entre eux depuis des millénaires, n'a aucun effet négatif  sur leur capacité à se multiplier. Cela signifie qu'il  y a bien un équilibrage qui opère entre la prédation inter-humaine, et une appétance très marquée pour la vie. Et cette rage de vivre ne peut que relever de la force qui poussent les arbres à s'élever et qui permet aux animaux de se reproduire. Elle est naturelle. Nous voyons clairement ici les deux forces en présence chez tout homme; la force naturelle et la puissance culturelle. Se pourrat-il que le processus culturel, porteur de souffrance, soit un  élément de sélection propre aux sociétés ?  Il est évident que ce qui forme problème pour  l’homme c’est à la fois son très mauvais usage de sa très belle et très noble  animalité,  et son orientation pour le moins grossière de sa partie purement humaine,  autrement dit culturelle. Homo sapiens sapiens serait-il une création ratée, viciée, une anomalie parmi l'équilibre naturel? 

Pour  parvenir au statut d’être humain,  nos ancêtres  hominidés successifs (Australopithèques, homo erectus et homo habilis pour les principaux)   ont sans doute commencé à développer des éléments sensibles pré-culturels qui se sont transmis très profondément par une évolution biologique autant que psychologique.  Homo sapiens est apparu  il y a 150 000 ans ou un peu plus, avec sa structure cérébrale très proche de l’actuelle.  Le développement  du cerveau de l’homme ( et donc les modes de pensée)  est directement configuré par  des formes de sensibilisations morales,émotionnelles, sentimentales, psychologiques en somme. Un cortex, toute proportion gardée,  largement plus complexe que chez  toutes les autres espèces de mammifères. Cela  implique  une  consciencialisation qui s’est paramétrée dans un imaginaire, une subjectivité, dont les autres mammifères sont privés, étant donné que les autres espèces sont adaptées aux écosystèmes naturels dans lesquels ils naissent, tandis que l'homme est le concepteur de ses propres écosystèmes sociétaux. L’animal n’a donc pas besoin d’imaginer pour se forger une existence, et ce, pour la simple raison que chaque espèce viable représente une solution adaptative finie dans le contexte global de son propre environnement naturel. Les caractéristiques physiques et biologiques de chaque animal sont des parties constituantes d’un milieu, le biotope, qui est déjà là au moment de sa naissance et l’être vivant qui naît dans un milieu très précis est lui-même un produit de ce milieu. C’est ainsi que tant que les conditions environnementales, géographiques, géologiques...etc,  restent inchangées, tous les éléments écosystémiques reproduisent les mêmes espèces.   En effet, chaque espèce animale viable est de façon parfaite, constituée au plan anatomique  et physiologique, pour survivre et se reproduire dans le biotope où il nait et dont il constitue un élément parmi tous les autres. Et si des changements importants et brutaux arrivent dans un biotope donnée, les espèces qui y existent disparaissent.

Nos ancêtres  hominidés, bien qu’issus d’une ou plusieurs espèces de primates,  dont on ignore encore tout, n’ont pas été  constitués par les seules lois de spécialités adaptatives comme chez les autres epèces naturelles. Bien que d’origine animale les tout premiers hominidés (Le Sahelanthropus tchadensis baptisé Toumaï), il y a environ 7 millions d'années, qui pourraient avoir laissé la place à l'Australopithèque, il y a plus ou moins  3 millions d'années est peut-être la premiere espèce à se tenir debout. Toumaï sont les plus anciens fossiles  découverts du genre homo et conservent encore le grand mystère à propos de ce fameux ancêtre commun au singe et aux premiers hominidés. 

Les australopithèques n’étaient pas  de simples animaux, et ils n’étaient point encore des humains à l'image d'homo sapiens. Ces lointains ancêtres d'homo sapiens  vivaient dans des conditions fort précaires, car ils ne bénéficiaient plus des caractéristiques du singe, dont avait pu bénéficier Toumaï, et n'avaient point encore développé des techniques et des moyens de protection qui n'ont été élaborés que beaucoup plus tard par les espèces d'hominidés successives.Par conséquent  ils étaient extrêmement démunis et vulnérables face à la nature.    Ainsi, confrontés à de nombreuses espèces carnassières et bien plus fortes qu’eux, face aux caprices naturels de tous ordres, les corélégionnaires de la petite Lucy, ont dû assumer très tôt des défis de survie absolument considérables. Il leur a été indispensable de créer, d’imaginer, en un mot de concilier leur immense vulnérabilité et les terribles dangers de leur environnement naturel, s'adapter. Ces efforts d'adaptation ont donc  développé des particularités  cérébrales complexes qui se sont objectivées à travers  des formes de défenses et de protection complémentaires à leurs bras, leurs jambes, leur corps frabile. Tout au long des millions d'années qui ont suivi, les australopithèques ont réussi l'exploit de survivre assez longtemps pour qu'apparaisse leurs descendants tel l'espèce homo habilis, homo erectus....Jusqu'à l’apparition d'homo sapiens, le cortex de nos ancêtres était déja relativement complexe. Il s’est paramétré, formaté, il a épaissi sous l’action comportementale et créatrice. Ils ont petit à petit aménagé  le milieu naturel en installations propres à permettre à des groupes de s'organiser selon des organisations communes.  N’étant pas en mesure de répondre physiquement aux dangers auxquels ils étaient exposés, ces espèces d’ hominidés ont réussi l’incroyable exploit de configurer  d’une part, leurs milieux de vie au milieu de la nature selon leurs propres inventions, et, d’autre part leurs activités d’aménagement ont développé la conscience au sens culturel, dans le  sens anthropologique du terme, ce, au fur et à mesure des divers perfectionnements de leurs organisations collectives. Faut-il voir ici la naissance de l'être individualisé? Au cours de plusieurs millions d’années  ils ont été capables , en quelque sorte, de ré-inventer le milieu naturel et ils ont intégré au plus profond de leur organisme biologique  la façon avec laquelle  ils se sont mis en relation avec les phénomènes naturels et leur environnement. Plusieurs millions d’années plus tard  les premiers homo sapiens développaient des inventions techniques bien sûr mais aussi, et surtout, inventions abstraites telles que les croyances, la mythologie,   en guise de proto-religion. Ce fut la naissance de l'animisme et du  totémisme. Et c’est directement sous l’influence de leur imaginaire que les familles d’hominidés se sont   tout d’abord organisées et défendues face à la violence du milieu naturel et  qu’ils ont peu à peu constitué des groupes de plus en plus importants et solidaires.  Ils ont créé de toute pièce des organisations collectives et des valeurs subjectives qu’ils ont aménagés par la force de leur pensée. Ce,grâce à une métaphorisation des éléments naturels. Comment se fait-il que cette capacité de résistance adaptative originelle se transforme aujourd'hui en comportement suicidaire ?

Il serait intéressant de savoir si la difficile résistance face aux forces de la nature a pu provoquer des traumatismes ayant  pour effet d'instiller dans les consciences une violence défensive pulsionelle qui s'exprimerait ancore de nos jours;  en une hyper agressivité dualiste qui serait elle-même à l'origine   des incessantes guerres auxquelles se livrent les différents groupes culturels depuis des milliers d'années. Ces traumatismes issus de la période préhistorique pourrait bien être la racine de la fort difficile condition du monde humain actuel.

En effet, l’être humain n’est toujours pas arrivé à la mise en place du bénéfice des valeurs spirituelles, culturelles et morales qu’il prétend défendre en théorie. Pourquoi est-il incapable de mettre en pratique ce que sa raison lui diste ? Il n’a pas encore appris à transposer, à l’intérieur de ses civilisations,  la merveilleuse harmonie auto-recylante de la vie animale et végétale. 

Il est une question alors que nous pouvons nous poser : Est-ce l’a-moralité de la nature et ses lois qui dirigent de façon irrémédiable les hommes, qui par conséquent ils ne dépasseront jamais leurs pulsions, ou bien est-il possible d’installer une certaine harmonie, une paix durable dans le monde humain réparable ? Mais une autre question alors se présente d’emblée et qui est peut-être encore plus intrigante, voir passionnante, par les doutes qu’elle soulève : L’harmonie, même relative, entre les différents peuples et pays est-elle objectivement possible,  et serait-elle plus efficace contre les abominations qui émaillent notre Histoire; l'harmonisation des peuples et des cultures seraient-elles  plus efficaces contre les grandes souffrances de ce qu’on appelle la condition humaine ? Pour ma part j’ai très envie de répondre oui.

Quelle est l’origine de cet être à partir duquel tous les être vivants seraient issus ?  Nous pouvons déjà constater que a) Il existe chez les animaux une graduation entre les espèces de très petite taille et les plus grandes. b) que les espèces et les genres varient en fonction des différents climats sur la planète, en fonction des reliefs géographiques, des particularités géologiques…etc.c) Que souvent, d’une contrée à l’autre on trouve les mêmes types d’organismes qui se différencient par des caractères adaptés aux conditions décrites ci-dessus. C’est-à-dire que l’on trouve les oiseaux, les rongeurs, les insectes, les reptiles, les fauves, les brouteurs en troupeaux, les primates, les animaux marins….etc Et l’on peut constater que l’immense variété des espèces s’exprime dans chacun de ces règnes de base et  correspond à une hyper-spécialisation adaptative des formes de survie, offrant des anatomies très proches les unes des autres dans une même famille, par exemple chez l’oiseau. Il semble que la nature a voulu s’assurer de la présence de ces familles de bases par de multiples versions spécifiques à l’intérieur de ces familles afin que ce foisonnement serve d’essai adaptatif.
Comment expliquer autrement qu’il existe autant de versions différentes de l’oiseau ou de l’insecte ?
Est-ce vraiment les seuls critères géo-climatiques qui sont à l’origine de cette immense variété foisonnante? L’exemple des espèces endémiques des écosystèmes insulaires nous apportent quelques réponses..

dimanche 30 août 2020

 Penser juste.

Chaque femme et chaque homme se trouve dans la nécessité de construire sa vie. Cela est d'autant plus fondamental que les aléas et accidents de parcours, le hasard et ce qui survient sans qu'on l'ait voulu, sont légion. Il faut donc consolider au mieux nos choix et activités afin d'en minimiser leur vulnérabilité face à tous les phénomènes et événements perturbateurs qui se dressent en obstacle devant nos objectifs et projets. Et parmi ces obstacles il en est un particulier qui est sans doute le plus préoccupant, je veux dire nos pulsions émotionnelles. Un mauvais contrôle et une trop faible prise de conscience de certaines fascinations et réflexes, par exemple celle de tomber amoureux de la mauvaise personne, celle qui va nous apporter bien des déconvenues et souffrances, ou bien faire de mauvais choix professionnels. Afin d'éviter au maximum les erreurs funestes dans nos choix les plus divers,  il est essentiel que notre conscience soit en capacité de réfléchir,de sentir,de penser avec justesse. Et la seule façon de ce faire est d'éduquer notre cerveau,de l'informer, de l'entraîner à penser, à réfléchir de façon efficace en regard de ce que l'on souhaite obtenir à travers nos choix et actions. Pour cela une seule réponse : mettre notre outil de réflexion , notre conscience, en capacité de relier les choses entre elles, autrement dit d'établir les correspondances entre des éléments qui, en apparence, sont très différents entre eux. Bien penser revient à exécuter et organiser un assemblage de pièces diverses pour obtenir une architecture cohérente et solide, laquelle formera dans son ensemble, la ou les réponses et solutions au service de la  concrétisation réussie d'un souhait, d'un projet, d'un objectif, d'une ambition, etc...

Pour ma part cette loi des correspondances, telle que je la nomme aujourd'hui, m'est apparue dans sa teneur concrète bien après s'être tout d'abord  très subtilement manifestée dans le cours de ma vie pour tout dire de façon naturelle.  Plus précisément, à chaque fois que je m'affaire à une tâche quelconque, il se dessine en ma conscience, ce que je considère comme des échos signifiants accompagnateurs. Ce sont des sons, des images, des souvenirs, des anecdotes, qui se présentent et m'accompagnent fort bien dans l'activité en cours, comme pour renforcer l'intensité vécue de ce que je suis en train de faire. Et ce qui est des plus fascinant c'est qu'  il n'existe aucun lien logique en soi entre telle activité particulière et ces échos signifiants. D'un point de vue strictement formel on ne peut en effet trouver de parenté ou analogie entre un morceau de musique, des souvenirs, des voix, des images issues du passé, des visages...etc avec le fait de jardiner ou conduire une voiture. Et cependant ces éléments, officiellement disparates s'agencent d'eux-mêmes et forment des familles cohérentes et dynamiques. Ayant bien entendu une grande habitude de ce  processus d'harmonisation avec lequel ma vie se dessine, celui-ci ne s'est tout d'abord point manifesté comme une méthode ni sous la forme d'une loi universelle. Ce n'est qu'après plusieurs années que peu à peu m'est venue l'idée d'en comprendre les mécanismes.  (à suivre) 

mardi 7 février 2017

REGARD CRITIQUE SUR LE MONDE. Série de textes.

1.

Les systèmes d'organisations sociétales ne produisent pas que des valeurs et traditions culturelles .

 Une civilisation se reconnait à travers un ensemble sociétal massif, formant des entités nationales, des états. Les pays y sont divisés en ensemble de sous ensembles pour finalement arriver à l’individu dit civilisé. Le lien entre un individu-citoyen et un collectif est bien plus profond qu'on ne le croit en général. Par contre, ce qui relie un corps donné à l’histoire d’une culture ou d’une civilisation reste encore très mystérieux pour la plupart des anthropologues. Comment l'évolution de l’histoire d’une culture a-t-elle engendré notre espèce, l’homo sapiens sapiens ? Comment se fait-il que homo sapiens sapiens a-t-il été en mesure d’élaborer des systèmes de civilisations depuis Sumer, jusqu’aux civilisations modernes ? Comment expliquer que certains groupes d'humains continuent de nos jours à vivre en pleine nature comme il y a 20 000 ans?

Il serait plus juste de poser la question ainsi : Comment ont évolué les comportements et les consciences depuis la lointaine préhistoire ?  Pourquoi avoir dessiné des scènes de chasse sur les parois des cavernes ? Comment et pourquoi sont apparues les toutes premières mythologies et les croyances ? Enfin, pourquoi et comment notre cerveau (et le corps), est passé du monde animal, de la pure nature au monde humain de l’industrie, des techniques. La nature au sens large du terme est toujours présente chez l’homme. Elle a été le terreau de l’humanisation. Que voit-on à travers les relations entre la nature sauvage, et l’homme civilisé ? On voit que la civilisation s’écarte de plus en plus de la nature 

« L’histoire a suivi des cours différents pour les différents peuples en raison des différences de milieux, non pas de différences biologiques entre les peuples. » Jared Diamond.

Chez l’individu, les différences géo-climatiques et géologiques ont configuré des différences physiques d’une part, et ont aussi influencé des techniques issues de la manipulation   de matériaux naturels qui s’offraient localement aux populations. Par exemple, c’est dans les régions riches en minerai que des cultures du métal se sont développées ( les Celtes), à travers des techniques d’extraction du métal et leur traitement dans des fours. Ce n’est que dans un second temps que telle technique constituant la base fondatrice de telle ou telle forme de culture, que le corps, la pensée, se sont configurés aux techniques, comme il s'est d'ailleurs configuré par rapport au langage. Ainsi, les divers éléments culturels se transmettent par les dons naturels incarnés par un certain nombre d’individus. Mais la culture ce n'est pas que techniques, c'est aussi, et surtout croyances, symboles et mythologies.

Depuis toujours, les êtres humains de toute civilisation ont compensé avec plus ou moins d’effort et d’efficacité leurs souffrances morales et physiques par un espoir, une foi en quelque chose de supérieur et de mystérieux. Métaphysique. Les rites, les incantations, réconfortait, sécurisait, consolait parfois, aidait, en tout état de cause, à résister aux maux circonstanciels. 

 En Occident,  les besoins nouveaux relatifs à l’extention d’une complexité croissante, se sont imposés sur un tissus social et populaire qui n'y était pas préalablement préparé – et donc non pré-adapté – aux exigences d’une globalisation sauvage et libérale abandonnée à l'industrie et la finance par le politique qui, au lieu de remplir son rôle démocratique. Il est donc nécessaire qu'un avènement de valeurs nouvelles collectives (spirituelles ?) : « Le 21è s. sera spirituel ou ne sera pas » (André Malraux). En tout état de cause il est nécessaire d'induire des valeurs beaucoup plus substantielles pour contre-équilibrer le consumérisme de finalité (une forme de consommation prise en tant que finalité existentielle) complètement creuse, vide de substance et artificielle, voire nocive pour notre civilisation. Un consumérisme, de toute façon, de plus en plus inaccessible au nombre des pauvres qui ne cesse d'augmenter.

Juguler le processus tourbillonnant de la sacralisation de l'objet manufacturé qui conditionne les individus implique un effort de volonté et d’imagination réel.

« Pour éclairer cette nécessité de prendre en compte l’historicité d’une science telle la géologie, Whewell,  développe des correspondances avec des domaines de connaissances humaines, notamment les coutumes, les formes de la société, les institutions politiques, tous porteurs de leur propre histoire ». Stéphane Tirard.

Et ce qui est vrai pour une discipline culturelle est vrai aussi pour toutes les autres.

« Penser la science comme discipline (intégrative) ou de recherche dialectiquement intégrative sachant conjoindre…….en chaque cas, légalité déterministe et causalité singulière, aussi bien que démarche réductionniste et approche synthétique ». Lucien Sève.

Fondements culturels des configurations de la conscience cognitive et morale de la civilisation occidentale. Analyse et ressorts des mentalités du monde globalisé. Les relations et comportements humains, les rapports humain/Nature, les traces et stigmates de l'Histoire de nos sociétés. Les limites de la croissance industrielle. L'écologie ,l'évolution et l'avenir du monde...