1.
Les systèmes d'organisations sociétales ne produisent pas que des valeurs et traditions culturelles .
Une
civilisation se reconnait à travers un ensemble sociétal massif, formant des
entités nationales, des états. Les pays y sont divisés en ensemble de sous
ensembles pour finalement arriver à l’individu dit civilisé. Le lien entre un
individu-citoyen et un collectif est bien plus profond qu'on ne le croit en général. Par contre, ce qui relie un
corps donné à l’histoire d’une culture ou d’une civilisation reste encore très
mystérieux pour la plupart des anthropologues. Comment l'évolution de l’histoire d’une
culture a-t-elle engendré notre espèce, l’homo sapiens sapiens ? Comment
se fait-il que homo sapiens sapiens a-t-il été en mesure d’élaborer des systèmes de
civilisations depuis Sumer, jusqu’aux civilisations modernes ? Comment expliquer que certains groupes d'humains continuent de nos jours à vivre en pleine nature comme il y a 20 000 ans?
Il serait plus
juste de poser la question ainsi : Comment ont évolué les comportements
et les consciences depuis la lointaine préhistoire ?
Pourquoi avoir dessiné des scènes de chasse sur les parois des
cavernes ? Comment et pourquoi sont apparues les toutes premières
mythologies et les croyances ? Enfin, pourquoi et comment notre
cerveau (et le corps), est passé du monde animal, de la pure nature au
monde humain de l’industrie, des techniques. La nature au sens large du terme
est toujours présente chez l’homme. Elle a été le terreau de l’humanisation.
Que voit-on à travers les relations entre la nature sauvage, et l’homme
civilisé ? On voit que la civilisation s’écarte de plus en plus de la
nature
« L’histoire
a suivi des cours différents pour les différents peuples en raison des
différences de milieux, non pas de différences biologiques entre les
peuples. » Jared Diamond.
Chez
l’individu, les différences géo-climatiques et géologiques ont configuré des
différences physiques d’une part, et ont aussi influencé des techniques issues
de la manipulation de matériaux
naturels qui s’offraient localement aux populations. Par exemple, c’est dans les régions
riches en minerai que des cultures du métal se sont développées ( les Celtes),
à travers des techniques d’extraction du métal et leur traitement dans des fours. Ce n’est que dans un second
temps que telle technique constituant la base fondatrice de telle ou telle
forme de culture, que le corps, la pensée, se sont configurés aux techniques, comme il s'est d'ailleurs configuré par rapport au langage.
Ainsi, les divers éléments culturels se transmettent par les dons naturels
incarnés par un certain nombre d’individus. Mais la culture ce n'est pas que techniques, c'est aussi, et surtout croyances, symboles et mythologies.
Depuis
toujours, les êtres humains de toute civilisation ont compensé avec plus ou
moins d’effort et d’efficacité leurs souffrances morales et physiques par un
espoir, une foi en quelque chose de supérieur et de mystérieux. Métaphysique. Les rites, les incantations, réconfortait, sécurisait,
consolait parfois, aidait, en tout état de cause, à résister aux maux
circonstanciels.
En Occident,
les besoins nouveaux relatifs à l’extention d’une complexité croissante,
se sont imposés sur un tissus social et populaire qui n'y était pas préalablement préparé – et donc non pré-adapté – aux exigences d’une globalisation sauvage et libérale abandonnée à l'industrie et la finance par le politique qui, au lieu de remplir son rôle démocratique. Il
est donc nécessaire qu'un avènement de valeurs nouvelles collectives (spirituelles ?) : « Le 21è s. sera spirituel ou ne sera pas »
(André Malraux). En tout état de cause il est nécessaire d'induire des valeurs beaucoup plus substantielles pour contre-équilibrer le consumérisme de finalité (une forme de consommation prise en tant
que finalité existentielle) complètement creuse, vide de substance et
artificielle, voire nocive pour notre civilisation. Un consumérisme, de toute façon, de plus en plus inaccessible au nombre des pauvres qui ne cesse d'augmenter.
Juguler le
processus tourbillonnant de la sacralisation de l'objet manufacturé qui conditionne les individus implique un effort de volonté et
d’imagination réel.
« Pour
éclairer cette nécessité de prendre en compte l’historicité d’une science telle
la géologie, Whewell, développe des correspondances avec des domaines de
connaissances humaines, notamment les coutumes, les formes de la société, les
institutions politiques, tous porteurs de leur propre histoire ». Stéphane
Tirard.
Et ce qui est vrai pour une discipline culturelle est vrai aussi pour toutes les autres.
« Penser la science comme discipline
(intégrative) ou de recherche dialectiquement intégrative sachant
conjoindre…….en chaque cas, légalité déterministe et causalité singulière,
aussi bien que démarche réductionniste et approche synthétique ». Lucien
Sève.
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