Affichage des articles dont le libellé est OBIS. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est OBIS. Afficher tous les articles

dimanche 25 janvier 2015

L’âme est religieuse *

L'importance de notre étude est extrêmement opportune en une période très mouvementée où les questions de comportements et de religion, quelles que soient les confessions,  présentent une tension qui provient précisément d'une approche du symbole avec son chapelet irrationnel ainsi que d'une conception étroite et limité de ce qui, dans les consciences, est à l'origine du phénomène religieux.  L'intérêt de cette réflexion repose sur une nécessité d'éclairage sur les configurations et les codes sociologiques  (culturels) et que l'on appelle familièrement les mentalités ou l'état d'esprit, et pour tout dire, expliquer comment certaines idées en viennent à habiter le plus grand nombre sans pour autant que la raison le justifie.  

 

 

L’âme est censée être Une et se trouve répartie individuellement en chacun....Les religions sont diverses et elles divisent cependant, qui plus est à travers leurs discours de rassemblement, d'union, de respect et d'Amour. Ce qui signifie que le dogmatisme qui caractérise la religion affirme en chacune d'elles la conviction qu'elle détient seule la vérité sur Dieu.

Il ne s'agit pas ici de fustiger les religions ou encore moins les croyants de toute obédiences. Notre sujet se veut tenter une certaine rationalisation pour autant que les objets de cet exercice puissent se plier à un raisonnement neutre et objectif.

Que signifie cette expression « l'âme est religieuse » ? Pour y répondre nous devrons établir la signification des termes âme (du latin anima) et religion (relegere signifiant « relire » et religare signifiant « relier ») , ou plus précisément établir ce que peut être l'esprit et ce qu'est, fondamentalement, le phénomène religieux en tant que branche de l'esprit.  Qu'elle est la nature profonde de ce qui construit la pensée humaine. 

A noter que la psychanalyse a remplacé les termes anciens d'âme et d'esprit par celui  d'inconscient ou de moi, ce qui ne change rien au fond pour notre étude.

Lorsque C.G. Jung nous parle de l'âme et de la religion, il le fait dans le cadre de ce qu'il appelle l'Inconscient Collectif, c'est-à-dire qu'il énonce l'esprit et la religion comme des éléments universels propres à l'ensemble des humains depuis les débuts des sociétés humaines. Ce que veut nous dire Jung c'est qu'il y a une âme, un esprit, avant qu'il existe des religions.  Ce n'est donc pas la croyance religieuse qui est à l'origine de l'esprit mais l'inverse.

« Au fond de l’être humain, il y a cette conviction confiante qu’il y a hors de lui-même, une chose qui est consciente de lui comme il l’est lui-même .» Arthur Schopenhauer. 

L'esprit ne devient l'âme de la religion qu'après avoir cheminé dans un monde de croyances et de mythologies très diverses dans les cultures humaines où ces croyances ont évoluées en même temps que les sociétés et les civilisations pour devenir le christianisme, l'islam, le judaïsme que l'on nomme les grandes religions.  Si nous partons du postulat que tous les êtres dits humains sont censés être doués de l'esprit d'imagination, alors nous pouvons faire l'hypothèse que, selon l'expression de C.G.Jung  : « l'âme est religieuse » (et non pas la religion est animée, ce qui n'est pas faux non plus) les concernent tous même ceux qui athées, ne croient pas en l'existence de Dieu.  Il faut donc trouver une autre étiquette que la confession religieuse pour expliquer non seulement l'esprit mais aussi effectuer une recherche pour découvrir comment l'esprit se conforme , ce que le terme religion, pris dans son sens premier (relier) contient, et qui est caché derrière sont étiquette religieuse.

La religion est mythologique.

Chaque culture possède ses propres croyances religieuses particulières, et c'est à partir de cette âme collective, que, pensons-nous, les croyances religieuses sont apparues et avant elles leur évolution primaire : l'animisme, pratiqué par les peuples premiers. Selon cet ordre, on peut dire que les grandes religions font partie et sont issues de la mythologie ancestrale, une mythologie qui se poursuit dans le monde contemporain du 21è siècle. 

 

 

En tant qu'animal social l'être humain se compose d'une double caractéristique ontologique ; chaque individu est à la fois un être unique, indivis, qui incarne une âme particulière ayant son propre ADN et son propre atavisme et il est également un produit culturel, collectif donc. Nous disons produit culturel car, l'esprit ne se manifeste point uniquement sur le terrain religieux. La religion est un élément culturel parmi d'autres nombreux. Et c'est sur un plan tout à fait neutre et en dehors de toute confession que nous prétendons mener cette étude. Ainsi nous allons tenter d'expliquer que les notions d'âme (esprit ; inconscient) et surtout de religion, en des termes qui dépassent de loin, leur traditionnel étiquetage confessionnel et nous allons expliciter notre interprétation d'une religiosité qui précède, historiquement dans l'évolution des cultures, sa transposition au domaine religieux. Nous allons tenter de le faire sur la base _il en faut bien une_ de cette expression jungienne « l'âme est religieuse . »

Lorsque nous parlons de l'Homme, nous ne pouvons perdre de vue qu'il est d'abord un corps, qui fonctionne, sur le plan strictement biologique comme tous les autres mammifères dans la nature. Il possède un squelette, des muscles, des sens comme la vue et l'ouïe, des organes entre autre. L'Homme s'alimente de divers produits comme la viande, les végétaux, les céréales ; il est donc considéré comme faisant partie, d'un point de vue zoologique, à l'ordre des mammifères vivipares omnivores. Omnivores de par la grande variété et l'éclectisme de son alimentation. Mammifère, car la femelle humaine (la femme) met au monde des petits (des enfants) vivants ; elle possède des mamelles (des seins) contenant du lait dont elle nourrit ou nourrissait son bébé tout comme la lionne ou la louve, autrefois plus qu'aujourd'hui, et avant l'avènement de Guigoz. Ces caractéristiques issues directement de la nature permettent à la science de classer l'homo sapiens en tant qu'espèce animale comme toutes les autres. Et pour plus de précision nous pouvons ajouter que l'espèce homo sapiens fait partie de la famille des primates, étant donné sa très grande ressemblance physique avec les singes. Un singe debout et tout nu. C.Darwin nous a dit que l'Homme descend du singe....

 

 

On a souvent l'impression qu'il en remonte...Bref, nous ne sommes plus au 19è s. mais cette affirmation darwinienne est toujours aussi provocatrice, elle continue de froisser la fierté du singe nu debout, et fait l'objet de bien des polémiques pour certaines catégories de personnes. Ce fait sociologique donne encore plus de justification à notre étude. 

Plus sérieusement, une fois ceci précisé et mis au point, il ne suffit pas de dire en s'y arrêtant, que l'Homme est un animal. Pour rendre compte de ce qu'est l'Homme, nous devons signifier sa différence essentielle avec ses lointains cousins mammifères. A savoir que si un animal donné s'adapte d'instinct à un milieu dans lequel il nait, s' il est "animé" , pour ne pas dire arrimé, à un environnement naturel précis (biotope) pour lequel il est parfaitement constitué dès sa naissance, l'individu humain, lui, se voit projeté, dès son arrivée au monde, dans l'inconnu.  Il ne sait rien quant à son essence particulière. Finie son enfance et son adolescence il a devant lui un destin d'adulte qu'il lui faudra tracer par sa propre énergie créatrice, et de plus, il lui faudra pour se faire, mettre en œuvre, par ses efforts et sa volonté, constituer ses propres outils d'adaptation, et last but not least, il lui faudra en plus contribuer activement à l'élaboration matérielle et morale de ses biotopes culturels, c'est-à-dire qu'il sera dans l'obligation de donner, de se donner aux autres, de représenter quelque chose d'intéressant, d'attrayant et d'utile pour ses semblables. Sa vie toute entière dépendra de ses efforts de dons et de ses capacités d'échange. 

 

 

D'un point de vue strictement zoologique, l'Homme, au fil du temps s' est conformé pour vivre sous tous les climats et sous toutes les latitudes géographiques existantes sur cette Terre. Il a appris à utiliser, exploiter, avec un peu trop de talent sans doute, les ressources naturelles existantes sur ses lieux de vie,  des ressources naturelles transformées qui ont animé sa conscience, devenue âme (ou psyché) avec l'aide du langage bien entendu. Ainsi, pour les peuples premiers la rivière, le volcan, la nuit, le soleil, les animaux, les végétaux, les minerais, les orages, ont été, et sont toujours traduits en symboles pour certains, et recyclés en matériaux et structures. Ils sont pour tout dire les éléments de socialisation, et donc de survie dans un premier temps. Au fil du temps, l'Homme s'est armé d'une polyvalence géographique grâce aux progrès de ses technologies, à un niveau jamais atteint chez les autres espèces. Le seul milieu dans lequel l'Homme ne peut vivre naturellement, est le milieu subaquatique. Et qu'est-ce qui permet à l'homo sapiens d'avoir cette capacité d'adaptation aussi élevée ? C'est la collectivité, c'est la culture.

 

 

Nous précisons que nous donnons ici au terme culture sa signification la plus totale à savoir que le processus culturel est formé par les us et coutumes, les institutions, les branches du savoir, les religions, les techniques ; bref, la culture ce sont tous les éléments symboliques et pratiques concrets et abstraits qui forment le substrat des rapports et des échanges inter- humains. C'est à partir de ces éléments culturels propres à chaque peuple que les façons de "penser" se configurent. Et c'est bien grâce à la transmission de tous les savoirs que l'Homme peut se permettre cette polyvalence planétaire. C'est aussi, bien sûr, par la culture qu'une femelle homo sapiens est une femme, que ses mamelles sont en fait des seins, que son museau est un visage, que ses émotions peuvent s'élever au niveau de sentiments.

L'humanitude.

 

 

C'est grâce à son humanitude **que la femme et son homo-logue masculin marchent sur leurs deux pieds et qu'ils utilisent leurs mains pour faire des milliers de choses, comme fabriquer des outils qui servent à prolonger et augmenter les capacités de préhension ainsi que les capacités de savoir-faire. C'est grâce à leur humanitude que les femmes et les hommes peuvent rêver, imaginer. C'est avec cette même humanitude que les lointains ancêtres d'homo sapiens ont été les premiers à enterrer leurs morts, en face de la flamme d'un bon feu, et que les peintures rupestres ont été exécutées il y a 25/30 000 ans. Et c'est par son humanitude qu'un artiste musicien, un peintre ou une danseuse réalise ses œuvres. On l'aura compris, ce qui donne à l'espèce homo sapiens son titre d'être humain, c'est qu'il est un produit d'une évolution du singe debout et que les paléoanthropologues dénomment sous le terme d'ancêtres hominidés.

L'être humain, animal social créatif et producteur de ses propres milieux d'existence, est donc bénéficiaire, ou victime, du bain culturel dans lequel il trempe ; un bain culturel donné est signifiant de toute l'histoire des groupes, des tribus, des communautés, des sociétés et des civilisations qui en découlent, au plan matériel et moral. Cette animation globale réunis le corps au paysage rural, ainsi qu'à l'architecture profane et religieuse de la ville, le corps et la culture réunis en un tout vivant et sensible. Les corps sont unis à l'industrie, à l'économie, aux sciences, aux institutions, aux traditions et aux symboles, aux medias de communication.

L'être humain incarne la mémoire de sa propre histoire évolutive.

  L'homo sapiens ajointé au milieu sociétal, culturel, forment ensemble un  organisme biocultural identitaire et sensible ***. Uni corps et âme au point d'en être confondu, avec ses biotopes sociétaux ; il est le créateur, le garant, et le produit comportemental, par un processus d'imprégnation des corps et des consciences. Ce qui fait un être humain particulier, un individu, est bien davantage ce que lui ont transmis ses ancêtres (ADN et plus). Il est le lieu collectif de ses créations et activités, il est l'espace-temps culturel et historique incarné dans cette véritable pépinière psychique et comportementale, ce lieu de production physico-culturelle humanisante que l'on appelle la société. Ce sont les espaces sociétaux porteurs d'informations et de mémoire, ces bains d'imprégnation dynamiques qui le configurent en tant qu'individu, c'est-à-dire non seulement en tant que corps mais en tant que force créatrice ; l'OBIS, synthèse biologique, matérielle, morale et historique, mémoire et synthèse évolutive de son propre Monde. 

 

Pour que la religion apparaisse il a fallu qu'il y est une âme pour la porter.

On le constate, l'âme, comprise comme essentiellement de source culturelle, comme élément sensible et créateur, s'est grandement complexifiée tout au long de l'évolution des sociétés humaines. Et au-delà de l'évolution historique des sociétés c'est précisément cette propension au symbole, cette configuration de l'esprit imaginatif qui entretient, cultive le rêve, la légende, l'aventure, le goût et la curiosité de découvertes et de nouvelles expériences, cette passion du défi à soi-même, cette pulsion du dépassement de ses propres limites, ce culte du héros, ce romantisme de la conquête,tout cela fait l'âme humaine, tout cela est à l'origine du Mythe.

Tout est mythologique dans l'âme. La puissance de fascination véhiculée par le Mythe, est à l'origine de toute une mythologie collective, culturante, nombreuse et variée, où prennent place, parmi beaucoup d'autres, ce que l'ethnologue appelle les mythes d'origine. Cette catégorie de mythe tente d'apporter aux membres d'un peuple une explication sur la façon dont est née ce peuple et ses traditions. En quelque sorte, le mythe d'origine a pour fonction collective d'apporter une explication magique (la magie précède bel et bien la science) dont le rôle est de donner une identité collective et a pour fonction de rassurer chaque individu sur ses capacités adaptatives et sur son potentiel créatif. Le mythe, quand il est de caractère métaphysique, a également pour fonction de rassembler tous les membres de la tribu, de la communauté, tous les membres d'une société donnée, d'une civilisation, de les cimenter, de les rendre cohérents entre eux.

Selon l'importance démographique les résultats obtenus sont variables. Pour une tribu de quelques centaines d'individus le discours du mythe, qui sort de la bouche des anciens, considérés comme des sages, comme les vecteurs incontestables de l'histoire, sera forcément beaucoup plus harmonisateur qu'il ne l'est pour une démographie sociétale de plusieurs millions d'individus. Cependant, quelles que soient les différentes croyances qui font autorités dans nos sociétés très peuplées, quelles que soient les dualités de surface, ces vagues tempétueuses qui agitent les rapports sociaux, il n'empêche que le pouvoir de fascination de la mythologie, confessionnelle ou pas, ne s'étiole point et reste intact depuis des millénaires. Le mythe traverse les âges en changeant ses revêtements, ses formes et apparences ; il se modernise en suivant très ponctuellement les avancées technologiques. Nous assistons à une mythologie des produits manufacturés, à une mythologie du cinéma, à une mythologie des personnages ayant marqué l'histoire, une mythologie des groupes de musiciens et de chanteurs, etc...

L'humanitude créait ses propres idoles, elle engendre les processus des civilisations. Tout est mythologique chez l'OBIS ; tout est issu de l'énergie du symbole dans la conscience humaine.

Tout se passe comme si l'OBIS (totalité bioculturale comprenant le corps et le bain culturel) aurait pour mission de d'instaurer sur cette Terre un monde dont il  ne sait rien; la mythologie servant d'interface entre l'OBIS et les individus.Mais rien n'est moins sûr que donner du sens à l'histoire des cultures.

La civilisation et le principe de contrôle. Le mythe engendre la science. 

 Chez les peuples premiers, tout comme chez l'homme moderne, seule la mythologie donne une explication, donne du sens aux choses que l'on ne comprend pas, que l'on ne sait décrire de façon rationnelle, des choses qui apparaissent comme vitales, ressenties comme très puissantes, voire dangereuses, et dont il faut par conséquent être le mieux informé possible afin de les contrôler. Ce contrôle se défini de plusieurs manières. Il y a le contrôle pour obtenir les bénéfices énergétiques des forces naturelles, comme celles du soleil, par exemple. Ainsi va se développer toute une culture solaire, où le soleil prendra le nom de Râ en Egypte ancienne où il sera divinisé, adoré, adulé, et qui recevra des sacrifices, qui fera l'objet de fêtes, de temples et de nombreuses prières ainsi que de toute une méthodologie magique, afin d'en obtenir tous les bienfaits sans les dangers. Il y a le contrôle utile à la protection contre les effets négatifs des forces de la nature, et le contrôle des effets négatifs des forces de la nature dont la vie des hommes dépend directement. Cette volonté de contrôle se traduit par des créations et élaborations techniques et tout un art, avant que de devenir science.

Le fait de mettre des mots, un discours romanesque et attrayant sur tous les phénomènes relatifs à la puissance, à la force, à la capacité de se défendre, de vaincre est essentiel. Il faut mettre des mots, matérialiser les symboles, donner vie, animer le rêve et la légende, créer du sens sur tout ce à quoi on aspire, sur nos désirs, nos pulsions, notre orgueil . Trouver des exutoires aux angoisses à propos de la mort, formater les consciences par l'intermédiaire d'icônes, d'objets, de structures (totems, statues, monuments, autels, temples, calvaires), par une myhologisation de femmes et d'hommes qui portent en eux du charisme, des dons extraordinaires de contrôle. Le fait de donner matière (au sens littéral du mot), de donner forme, dans l'unique medium symbolique et magique, suffit à apaiser, à convaincre les populations des possibilités de contrôle, suffit même à exercer le déclic de l'énergie technique, une énergie ingénieuse d'où vont naître les éléments concrets et pratiques du contrôle. 

 

 

Après l'animisme des peuples premiers, dans la civilisation de la Grèce antique, la religion, du moins dans son aspect de mythe d'origine et doctrine de morale, mais aussi dans ses apports sociologiques, met en scène, le théâtre dramaturgique et épique du Panthéon des dieux multiples et nombreux. Chacune de ces divinités nombreuses étant affecté à une branche sociétale particulière. Ensuite va s'imposer le monothéisme. Tous les dieux sont rassemblés en un seul. Dieu, Allah, Jéhovah... Chacune des grandes religions possède son dieu. Chacune, surtout, est représentative d'une forme de civilisation particulière, répond bien plus d'une volonté politique que d'une foi sans faille. Chacune relève en vérité d'une anthropologie, d'une ethnologie, d'une histoire particulière, qui énoncent des orientations sociétales différentes. Toutes pourtant sont issues d'une mythologie commune, celle de l’Âme collective.

L'humanitude engendre l'âme, qui engendre le mythe, qui engendre toutes les croyances et les symboles religieux et profanes, qui sont le moteur de l'imagination créatrice constituant le processus culturel ; celui-ci excrète, produit, des individus, chacun porteur d'une partie plus ou moins qualifiante, technique et morale de l'OBIS, un OBIS formant le bain d'imprégnation culturelle, un OBIS qui ne cesse de s'engendrer lui-même, de s'auto-animer, de faire évoluer son humanitude....

Nous le constatons, le phénomène religieux est englobé dans la matrice de l'OBIS. La divinisation du contexte sociétal est une divinisation de l' OBIS qui ne dit pas son nom et qui dépasse le caractère confessionnel, métaphysique de la seule mythologie religieuse. Cette divinisation de la quête individuelle du sens et du contrôle adaptatif, de la quête collective de la sécurisation maximum des populations et des biens, cette divinisation de l'existence humaine est l'enveloppe magique, neutre et laïque de toute civilisation en ce qu'elle a de plus concret, de plus pratique, de plus technique, de plus fort. 

 

 

C'est en cela même que les femmes et les hommes peuvent croire en tout assurance ; c'est là que se trouve la vérité, une vérité que chacun peut toucher du doigt, une vérité dont chacun fait l'expérience quotidiennement. Une vérité qui n'existe pas que dans les temples, les rites et les cultes, qui n'est point extérieure à l'humanité, à la Terre et au Monde. Une vérité qui ne relève d'aucun au-delà, une vérité dont chacun est responsable responsable de la qualité de l'OBIS, de ce qu'il offre aux individus . Chacun de nous est responsable des rapports qui régissent les sociétés et les peuples, responsable à son niveau du futur de ce monde. 

 

Nous dépassons ainsi la croyance superstitieuse pour nous situer, nous rassembler (?) au cœur même de notre propre vérité anthropologique, historique, morale et psychologique, au cœur d'une re-lecture reliante d'un au-delà du symbole symbolisant pour lui-même. Cela ne suffira point à rompre le cycle de la dualité et des oppositions de toute sorte, des divisions, des clans et des luttes corporatistes ; cette vérité ne nous affranchira point des séparatismes et des adversités géopolitiques. Mais si au moins cette simple réflexion peut être utile à une diminution des aspects négatifs et dramatiques du phénomène religieux confessionnel, et si cette démonstration peut aider à concevoir la religion pour ce qu'elle est au fond, c'est-à-dire un outil symbolique qui relit et relie et réconcilie les individus à leur essence individuelles propres et uniques (sans qu'il soit nécessaire d'en savoir plus sur l'essence), alors cette étude n'aura pas été totalement vaine.







Fondements culturels des configurations de la conscience cognitive et morale de la civilisation occidentale. Analyse et ressorts des mentalités du monde globalisé. Les relations et comportements humains, les rapports humain/Nature, les traces et stigmates de l'Histoire de nos sociétés. Les limites de la croissance industrielle. L'écologie ,l'évolution et l'avenir du monde...