Depuis environ une vingtaine d'années ce que l'on peut appeler la psychologie des clivages politiques droite/gauche est toujours égale à elle-même dans nos sociétés de consommation : Lorsque l'économie est au beau fixe, quand il y a de l'emploi et que la consommation va bon train, l'ensemble de la société s'assouplie, les relations inter-citoyennes s'arrondissent. Cela va dans le sens des valeurs dites de gauche. Mais lorsque l'économie nationale est en berne, que les populations fragiles peinent à gagner leur vie, quand le chômage s'impose à grande échelle, que les budgets de l'état rétrécissent dans tous les secteurs d'activité, alors l'ensemble de la société se tend et se durcis. Les relations deviennent sévères, les intolérances obscurcissent le paysage social. Ainsi, le gouvernement éprouve des difficultés dans le décret des lois censées donner plus de droits aux minorités et ce, quel que soit l'étiquette politique droitière ou gauchère dont le gouvernement se présente. On vit dans la crainte du lendemain, l'on se sent insécurisé jusque dans les profondeurs de notre corps et un certain nombre considère que ce qui est donné aux minorités est pris dans leurs poches. Ce sont de fait les valeurs dites de la droite qui alors prédominent.
Cette fluctuation subjective dans les ressentis, est au-delà de toute véritable idéologie, où ce sont les mêmes qui tantôt penchent vers la gauche, tantôt penchent vers la droite, selon les conjonctures géopolitiques et économiques. Depuis l'échec et la chute d'un certain bolchevisme, depuis l’obsolescence de la philosophie marxiste ayant sonné le glas des différents partis communistes Européens la protestation populaire a changé de camp. . Avant les années 90, la psychologie des clivages droite/gauche était pour ainsi dire inversées par rapport à aujourd'hui. Lorsque les populations souffraient elles se tournaient vers les idéologies de gauche. C'était le temps d'un parti communiste bien implanté et le temps ou les syndicats tel que la CGT en particulier, affirmaient une fière présence dans l'industrie, avaient beaucoup d'adhérents et représentaient un bon rapport de force dans les catégories ouvrières.
De nos jours le mécontentement prend la couleur indéfinissable et plurielle d'une indignation qui n'a d'autre canal que les formations politiques qui prônent un certain nationalisme positif, un retour à une souveraineté que l'Union Européenne, il faut bien l'avouer, voudrait nous interdire.
Il est remarquable qu'aujourd'hui, le discours de la présidente du FN, Marine Le Pen, traduit avec une exactitude sans faille le rejet de ce projet européen qui ne parvient pas à endiguer les graves problèmes socio-économiques des pays européens et qui, selon toute vraisemblance aggrave même la situation des pays membres. Les analyses et le programme de MLP ne feraient certes point rougir un certain Georges Marchais, celui-là même qui, avec son franc-parler légendaire, s'écriait : "taisez-vous M. Elkabach !" sur les chaînes TV du service public. C'était à la fin des années 70, juste avant la prise de pouvoir de François Mitterrand et la casse systématique de l'appareil industriel Français qui s'en est suivi durant toutes les années 80, casse justifiée pour cause d'adaptation à la mondialisation.
Avec le 21è siècle, nous sommes entrés dans l'ère de la toute-puissance d'un élitisme ultra libéral où les grandes industries et groupes bancaires à échelle planétaire ont pris le pouvoir, ne laissant au politique qu'un rôle de représentation symbolique dont la fonction se borne à vendre aux populations les règles imposées par la rentabilité et la spéculation qui ne profitent qu'à une poignée de hauts cadres, d'industriels qui se partagent jalousement une immense richesse qui ne profite ni aux pays, ni aux populations du monde.
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