mercredi 24 novembre 2021


La Psychanalyse et l’OBIS.

. « … il n’est dorénavant plus possible de traiter de psychologie générale si on n’y inclus point l’existence de l’inconscient ou de la parapsychologie. » Carl Gustav Jung.

Au niveau de chaque individu la nécessaire rationalité qui prédomine dans les activités technologiques fondant notre système de civilisation matérialiste est accompagnée   d'une subjectivité psychique. Et c'est bien l'association entre ces deux propensions, disons  l'esprit rationnel, mathématique,  logique, ainsi que la mystique mythologique qui ensemble composent l'être humain. Il n'est donc pas juste de les opposer l'une l'autre mais il est nécessaire de distinguer le rôle que chacune occupe chez tout être humain. Il faut les percevoir comme complémentaires dans une vision plus globale de l'OBIS. Toute l'histoire des sociétés humaines est autant écrite par l'une que par l'autre. 

Mais  le Moi Identitaire Mythologique ( MIM )  n’est point constitué d’emblée, pour une vision globale. Sa fonction est adaptative au milieu et à la situation immédiate de l'individu afin de permettre à ce dernier de trouver les réponses rapides susceptibles d'y répondre. Sur le plan cérébral la dichotomie irrationnel/rationnel  désigne la présence d'une tension qui traduit une nécessité physiologique et sociétale. La nécessaire autonomie entre les différentes zones et nœuds cérébraux se retrouve (et se vérifie) dans les guerres de territoires politiques et en sont les échos pulsionnels. 

L'individu agit selon les commandements de son MIM. Raison de plus pour se donner toutes les chances d’approcher l’essence de comportements qui ont aboutis au monde actuel, au lieu de se priver, pour des raisons déraisonnables, d’outils à notre portée. L’argent de la recherche, ne serait-il pas davantage rentabilisé si l’on se décidait à ouvrir des champs alternatifs où les énormes capacités de l’OBIS pourraient être toutes bien mieux expliquées ?  (à suivre).

Il m’est toujours agréable de citer un chercheur de capacité universelle, tel que C.G.Jung,  chez qui la rigueur scientifique, méthodique, théorique, au contraire  de s’opposer à l’intuition, aux émotions, aux  voix intérieures,  tente de  définir ce qui se présente comme une irrationalité culturelle ancestrale de l’être humain,   une irrationalité que je qualifie volontiers de logique. On doit absolument prendre en compte le corpus des légendes, des mythes et des contes pour l’observation et la compréhension de l’histoire des sociétés humaines, une histoire largement inscrite sous la plume de la pulsion et non de la raison.  Jung ne s’est pas contenté a l’instar d’un S.Freud, de s’informer à propos des seules pulsions du ça libidineux.  Il s’est spirituellement investi, (corps et âme), dans ce qui représentait,   en outre une quête personnelle.  C’est là toute la vraie richesse expérientielle de la psychanalyse jungienne, qui, dès le début du XX ième  siècle, est apparue comme un moyen d’accès à  ce qu’il a dénommé « les racines de la conscience », dont il établit l’universalité mythologique qu’il signifia par son concept d’inconscient collectif, lequel donne la réplique à celui d’inconscient personnel.


 Afin, donc, de se trouver au plus près de l’étude et de l’observation de  la réalité bioculturale de notre statut d’être humain, statut culturel acquis sur des bases animales,  il me semblait nécessaire de vérifier les correspondances entre   le corps et l’esprit, l’anatomie et  la culture. Ceci, en dehors de toute considération « locale », homo sapiens polychrome, en quelque sorte. L’intérêt de ma démarche étant la tentative de dégager d’éventuels éléments à caractère universels, et donc s'harmonisant, à l’intérieur même de la grande variété des peules. Selon les principes édictés par la sage tradition du Tao, par exemple, __ dont l’antiquité en fait une vision de « sagesse  universelle »__   aucune dualité belliqueuse ne se justifie  en soi, puisque tout ce qui fait l'être humain, se manifeste en un bain de complémentarité évolutive et donc adaptative : toujours souple et changeante. La notion fixiste de « nature identitaire individuelle» est une vision artificielle et mécaniste, elle n’a pas davantage de légitimité que celle de « nature humaine ».     L’esprit (construction culturelle) et la matière (organique) forment un tout organisé chez homo sapiens. La bioculturalité rend compte de l'unification effective entre le corps et la culture.

S’individuer au-delà des racines bioculturales  qui forment la base des comportements agressifs 

Nous sommes tous habités de violence.

Se libérer en soi, des paramétrages historiques ; déprogrammer les « logiciels » comportementaux chargés de violence, conditionnés par les rapports de force matériels et physiques, c’est ce que propose la « Psychanalyse Bioculturale », prise tout d’abord, en tant qu’outil de recherche, et utilisée, ensuite comme moyen actif,  tient  compte du tout corps / culture.    

Je suis toujours très agacé par le fait que, dans notre système culturel comportemental, il existe un cloisonnement forcené entre ce que l’on considère comme de l’occultisme (obscurantisme) mythologique,  et ce qui devrait être considéré comme sciences véritables et sérieuses. Nous sommes encore bien loin de la « pensée complexe » chère à Edgar Morin : « …la réalité anthropo-sociale se projette et s’inscrit au cœur même de la science physique. » . On connait bien les raisons de ces phénomènes de cloisonnements corporatistes. Pour ma part, je les situe dans  une correspondance sociologique de la physiologie cérébrale humaine, _ du MIM, conformé par la vision dualiste.  Sous les effets induits par la Loi Universelle des Correspondances Adaptative, la LUCA, (concept personnel) celui-ci est plus « mécanisé » que spiritualisé, mais, je déplore un vide  entre les deux visions, l’intuitive et la rationnelle, prisent séparément et donc privées de leur sens interactif. Là où je me trouve aujourd’hui il m’est possible de le combler. Quand donc verrai-je se constituer des groupes, des ateliers de réflexion dont les motivations premières ne seront plus conditionnées par la schizophrénie des petits clans étroits de « spécialistes » mais seraient motivés par la recherche de solutions plus largement anthropologiques? L'état de notre monde actuel nous lance un défi dont jamais auparavant l'homme n'a connu d’équivalence.  Défis sociologiques, politiques et démographiques se conjuguent avec les défis des changements climatiques. Il est grand temps que des changements profonds s'établissent dans la conscience des femmes et des hommes acteurs de cette modernité porteuse de grandes inquiétudes. Changer la condition humaine est désormais une absolue priorité.  Une prise de conscience de la nécessité humaine globale,  plutôt qu’une course « exclusiviste » et concurrentielle. 

L' approche de l’être dialectique merveilleusement formulée par C.G.J m’a été utile pour mes développements. Entre le freudisme et le jungisme fondateurs de la psychanalyse, et les progrès sensibles actuels des neurosciences ; entre analyse pure, abstraite, philosophique, herméneutique, et  étude biologique expérimentale de la matière cérébrale, neuronale, se situe la bioculturalité, conformant l’individu comportemental, l’Organisme Biocultural Identitaire et Sensible, OBIS,  produit historique évolutif, créatif de biotopes et écosystèmes ethnoculturels : les sociétés organisées.   Je les ai identifiés sous l'expression métaphorique de  Océans Culturels de la Mixité Relationnelle Interhumaine, O.C.M.R.I ou « OC Emery » pour une meilleure mémorisation de cet anagramme.

Il va sans dire que j'ai l'intention de préparer une explication plus approfondie de la LUCA, ainsi que sur l'ensemble de mes concepts.

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