mardi 2 avril 2024

  

Réflexion sur les racines de la condition humaine.


La sagesse veut que nous octroyons davantage d'importance au chemin qu'aux lieux où il nous mène, car en tant qu'individus nous connaissons tous qu'elle est la fin de la route de notre vie, une fin inéluctable quel que soit les choix de direction que l'on prenne. C'est donc ce que nous avons à vivre et expérimenter entre naissance et mort qui, précisément, constitue la substance et qualité de notre bref passage sur cette Terre. Les croyances en une vie au-delà de la vie ne sont que des fuites, des marques d'impuissance et du rêve censé embellir la désespérance ; ces croyances qui devraient avoir disparu depuis longtemps ne servent qu'à mieux refouler l'idée de la mort, laquelle n'est traditionnellement considérée à un niveau simpliste et purement individuel.


Depuis l'enfance deux aspirations me tiennent debout sur mon chemin ; ma vie familiale  et une vision harmonisée des relations interhumaines dans le monde. C'est une quête opiniâtre et passionnante ; elle me pousse et m'envoie vers des pensées et des recherches qui  dépassent mon individualité par leur essence et dont je ne suis que l'humble et pourtant fier objet : l'orgueil du petit homme.


Une telle force qui vous choisie est impossible à ignorer, elle est active du plus profond de votre être et tient à sa disposition votre conscience et la totalité de votre existence et de votre destin. Cette situation m'a ainsi donné à comprendre un certain nombre de choses qui me paraissent suffisamment importantes pour que je les transmette à mes enfants et à mes semblables humains. Mes inspirations et les élans me posent à ma table de travail dans la difficile pédagogie nécessaire à ce que je souhaite laisser en héritage.


A l'origine mes pensées étaient naturelles, aucunement nourries par le livre, elles étaient libres et pures de tout langage, et pure de toute intellectualité. A l'école j'étais un élève moyen et distrait et je fus très vite mis hors circuit des institutions d'enseignement. Les programmes scolaires n'ont pas su me captiver Mes pensées étaient pure vérité dans leur caractère spontané et se traduisaient en idées et en images et en son.. Alors que je n'étais encore qu'un enfant, il me plaisait déjà   de rester au bord d'une rivière pour regarder et écouter les flots du courant enrober avec grâce et rondeur les pierres que les eaux caressantes polissent. Et après seulement quelques minutes où mon esprit se mêlait à la rivière, à ces mouvements, à ces formes, à ces couleurs et reflets accompagnés des sons divers et variés de l'eau chantante, je me trouvais en union avec elle. Et la rivière me racontait ainsi des histoires, dessinait en ma conscience des images, m'expliquait toute une série de choses qui, officiellement n'étaient pas de même nature que leur source aqueuse. Ce phénomène ne se limitait pas aux rivières ; il se généralisait vers tout sur ce que mes sens pouvaient capter. Cela se passait là où je me trouvais dans ma vie quotidienne et quelles que soient mes activités d'enfant ordinaire.


Aujourd'hui je ne me contente pas d'observer un chat, puis la lumière d'une vitrine, puis le sommet d'une montagne, puis de lire un roman et d'écouter une musique, ou bien de sentir les effluves de plats cuisinés...Mais toutes ces perceptions les plus diverses me portent dans l'espace-temps de ma vie de tous les jours pour s'y mêler et pour m'apporter enseignement. Et cela continue encore aujourd'hui, bien que les formes et les aspects de ces correspondances ont  sensiblement évolué au fil des années.


L'objet de ma quête est la révélation de la racine historique des civilisations, ou plus exactement quelle en est la racine. Je suis tel un artiste ; la passion de cette quête est comme une maîtresse exclusive, possessive, jalouse. Au-delà de cette force, qui n'est pas mienne, qui est plus que ce que je suis en tant que petite personne, la raison intime et consciente qui me guide, est cette grande insatisfaction que je ressens face à notre monde humain civilisateur et extrêmement médiocre et pour le moins manquant cruellement d'élégance. Mais c'est surtout un certain isolement provoqué par ma façon non conventionnelle de percevoir le monde, la Terre, la nature. Cet isolement se doit d'être compensé, animé et se devait d'être porteur de joie de vivre et d'espoir. Cependant ce n'est point mes raisons intimes qui offrent un intérêt mais c'est ce que j'incarne du plus profond de mon être et de mon corps. Je suis un homo sapiens tout pareil à mes semblables ; ma spécificité est qu'il y a chez moi des éléments relatifs à l'évolution du vivant qui trouvent une voie vers ma conscience au lieu de rester cachés et d'agir en coulisse.


Avec le temps il s'est avéré une certaine évolution en moi qui a suscité un doute sur ce que j'appelle les Correspondances. Ce terme est censé traduire le processus qui fait que chez moi les choses les plus différentes en échelle et en nature, s'associent comme faisant partie de mêmes familles cohérentes et essentielles à propos de la Terre porteuse et berceau des cultures humaines et des processus de civilisation. A l'âge adulte je ne me contentais plus alors d'écrire des poésies ou de peindre, mais je désirais vérifier dans la littérature, je souhaitait confondre ce savoir instinctif avec les connaissances académiques, scientifiques, artistiques, philosophiques officiels. Et ce travail de recherche d'information qui a occupé de très nombreuses heures de lecture et prises de notes dans les bibliothèques et de longues soirées, m'a non seulement permis de m'intellectualiser, d'apprendre les terminologies adéquates, d'utiliser les langages consacrés, mais, m'a aussi apporté l'immense satisfaction de vérifier que cette forme d'instinct des correspondances entre les choses qui se révélait en moi spontanément, confirmait sa justesse cognitive à la lecture des différentes spécialités et banches anthropologiques. Mes doutes n'avaient donc plus de raison d'être, il ne me restais plus qu'à traduire, à unifier, à établir des harmonisations, à ouvrir des passages dans les sévères cloisonnements des spécialités et disciplines des connaissances officielles. Pour se faire il m'a fallut inventer des concepts, user de métaphores, développer ces passerelles et mettre ainsi en place des voies de communications entre des travaux de spécialistes divers, ouvrir des voies d'échange entre ces disciplines diverses.


Il y avait ce décalage insupportable entre la qualité de la production de tous ces intellectuels talentueux, intelligents et travailleurs, et le fait que la politique du « pré carré » , celle des milieux et des castes, empêchait les immenses acquisitions de connaissance prisonnières de leurs univers clos, de remplir le rôle qui doit être le leur, celui de permettre plus d'élégance et de bonheur dans ce que l'on appelle la difficile condition humaine. Comment en effet peut-on accepter que ces millions d'ouvrages publiés ne sont que des éclats de savoir, des éclats qui jamais ne s'unissent de façon intelligente pour procurer à l'espèce humaine un vrai savoir, une sagesse, pour apporter des réponses essentielles et cruellement manquantes susceptibles d'affranchir l'être humain de cette souffrance qui accompagne les populations et les individus depuis des milliers d'années ? Comment se contenter de trouvailles technologiques au service de la guerre, de l'industrie, du commerce et de la finance ?


La philosophie anthropologique dont je suis naturellement habité est de fait très embryonnaire ; je ne suis donc point un chercheur au sens statutaire du mot. De la même manière que le sentier à travers une forêt dense devient une autoroute, je suis convaincu de la justesse de mon humble défrichage théorique. Je ne suis là que pour ouvrir des voies de pensée, des orientations de recherche nouvelles.


L'état du monde actuel --- avec ses remises en questions dans tous les domaines sociologiques, avec toutes les références historiques sur lesquelles le monde repose qui se fendillent et s'écroulent, avec les défis écologiques et les impasses qui se referment sur les façons de penser et de vivre ensemble --- cette situation exige de profonds changements pour les nouvelles générations, exigent de nouvelles formes d’existence, de nouvelles formes économiques qui restent à construire.







mercredi 24 novembre 2021


La Psychanalyse et l’OBIS.

. « … il n’est dorénavant plus possible de traiter de psychologie générale si on n’y inclus point l’existence de l’inconscient ou de la parapsychologie. » Carl Gustav Jung.

Au niveau de chaque individu la nécessaire rationalité qui prédomine dans les activités technologiques fondant notre système de civilisation matérialiste est accompagnée   d'une subjectivité psychique. Et c'est bien l'association entre ces deux propensions, disons  l'esprit rationnel, mathématique,  logique, ainsi que la mystique mythologique qui ensemble composent l'être humain. Il n'est donc pas juste de les opposer l'une l'autre mais il est nécessaire de distinguer le rôle que chacune occupe chez tout être humain. Il faut les percevoir comme complémentaires dans une vision plus globale de l'OBIS. Toute l'histoire des sociétés humaines est autant écrite par l'une que par l'autre. 

Mais  le Moi Identitaire Mythologique ( MIM )  n’est point constitué d’emblée, pour une vision globale. Sa fonction est adaptative au milieu et à la situation immédiate de l'individu afin de permettre à ce dernier de trouver les réponses rapides susceptibles d'y répondre. Sur le plan cérébral la dichotomie irrationnel/rationnel  désigne la présence d'une tension qui traduit une nécessité physiologique et sociétale. La nécessaire autonomie entre les différentes zones et nœuds cérébraux se retrouve (et se vérifie) dans les guerres de territoires politiques et en sont les échos pulsionnels. 

L'individu agit selon les commandements de son MIM. Raison de plus pour se donner toutes les chances d’approcher l’essence de comportements qui ont aboutis au monde actuel, au lieu de se priver, pour des raisons déraisonnables, d’outils à notre portée. L’argent de la recherche, ne serait-il pas davantage rentabilisé si l’on se décidait à ouvrir des champs alternatifs où les énormes capacités de l’OBIS pourraient être toutes bien mieux expliquées ?  (à suivre).

Il m’est toujours agréable de citer un chercheur de capacité universelle, tel que C.G.Jung,  chez qui la rigueur scientifique, méthodique, théorique, au contraire  de s’opposer à l’intuition, aux émotions, aux  voix intérieures,  tente de  définir ce qui se présente comme une irrationalité culturelle ancestrale de l’être humain,   une irrationalité que je qualifie volontiers de logique. On doit absolument prendre en compte le corpus des légendes, des mythes et des contes pour l’observation et la compréhension de l’histoire des sociétés humaines, une histoire largement inscrite sous la plume de la pulsion et non de la raison.  Jung ne s’est pas contenté a l’instar d’un S.Freud, de s’informer à propos des seules pulsions du ça libidineux.  Il s’est spirituellement investi, (corps et âme), dans ce qui représentait,   en outre une quête personnelle.  C’est là toute la vraie richesse expérientielle de la psychanalyse jungienne, qui, dès le début du XX ième  siècle, est apparue comme un moyen d’accès à  ce qu’il a dénommé « les racines de la conscience », dont il établit l’universalité mythologique qu’il signifia par son concept d’inconscient collectif, lequel donne la réplique à celui d’inconscient personnel.


 Afin, donc, de se trouver au plus près de l’étude et de l’observation de  la réalité bioculturale de notre statut d’être humain, statut culturel acquis sur des bases animales,  il me semblait nécessaire de vérifier les correspondances entre   le corps et l’esprit, l’anatomie et  la culture. Ceci, en dehors de toute considération « locale », homo sapiens polychrome, en quelque sorte. L’intérêt de ma démarche étant la tentative de dégager d’éventuels éléments à caractère universels, et donc s'harmonisant, à l’intérieur même de la grande variété des peules. Selon les principes édictés par la sage tradition du Tao, par exemple, __ dont l’antiquité en fait une vision de « sagesse  universelle »__   aucune dualité belliqueuse ne se justifie  en soi, puisque tout ce qui fait l'être humain, se manifeste en un bain de complémentarité évolutive et donc adaptative : toujours souple et changeante. La notion fixiste de « nature identitaire individuelle» est une vision artificielle et mécaniste, elle n’a pas davantage de légitimité que celle de « nature humaine ».     L’esprit (construction culturelle) et la matière (organique) forment un tout organisé chez homo sapiens. La bioculturalité rend compte de l'unification effective entre le corps et la culture.

S’individuer au-delà des racines bioculturales  qui forment la base des comportements agressifs 

Nous sommes tous habités de violence.

Se libérer en soi, des paramétrages historiques ; déprogrammer les « logiciels » comportementaux chargés de violence, conditionnés par les rapports de force matériels et physiques, c’est ce que propose la « Psychanalyse Bioculturale », prise tout d’abord, en tant qu’outil de recherche, et utilisée, ensuite comme moyen actif,  tient  compte du tout corps / culture.    

Je suis toujours très agacé par le fait que, dans notre système culturel comportemental, il existe un cloisonnement forcené entre ce que l’on considère comme de l’occultisme (obscurantisme) mythologique,  et ce qui devrait être considéré comme sciences véritables et sérieuses. Nous sommes encore bien loin de la « pensée complexe » chère à Edgar Morin : « …la réalité anthropo-sociale se projette et s’inscrit au cœur même de la science physique. » . On connait bien les raisons de ces phénomènes de cloisonnements corporatistes. Pour ma part, je les situe dans  une correspondance sociologique de la physiologie cérébrale humaine, _ du MIM, conformé par la vision dualiste.  Sous les effets induits par la Loi Universelle des Correspondances Adaptative, la LUCA, (concept personnel) celui-ci est plus « mécanisé » que spiritualisé, mais, je déplore un vide  entre les deux visions, l’intuitive et la rationnelle, prisent séparément et donc privées de leur sens interactif. Là où je me trouve aujourd’hui il m’est possible de le combler. Quand donc verrai-je se constituer des groupes, des ateliers de réflexion dont les motivations premières ne seront plus conditionnées par la schizophrénie des petits clans étroits de « spécialistes » mais seraient motivés par la recherche de solutions plus largement anthropologiques? L'état de notre monde actuel nous lance un défi dont jamais auparavant l'homme n'a connu d’équivalence.  Défis sociologiques, politiques et démographiques se conjuguent avec les défis des changements climatiques. Il est grand temps que des changements profonds s'établissent dans la conscience des femmes et des hommes acteurs de cette modernité porteuse de grandes inquiétudes. Changer la condition humaine est désormais une absolue priorité.  Une prise de conscience de la nécessité humaine globale,  plutôt qu’une course « exclusiviste » et concurrentielle. 

L' approche de l’être dialectique merveilleusement formulée par C.G.J m’a été utile pour mes développements. Entre le freudisme et le jungisme fondateurs de la psychanalyse, et les progrès sensibles actuels des neurosciences ; entre analyse pure, abstraite, philosophique, herméneutique, et  étude biologique expérimentale de la matière cérébrale, neuronale, se situe la bioculturalité, conformant l’individu comportemental, l’Organisme Biocultural Identitaire et Sensible, OBIS,  produit historique évolutif, créatif de biotopes et écosystèmes ethnoculturels : les sociétés organisées.   Je les ai identifiés sous l'expression métaphorique de  Océans Culturels de la Mixité Relationnelle Interhumaine, O.C.M.R.I ou « OC Emery » pour une meilleure mémorisation de cet anagramme.

Il va sans dire que j'ai l'intention de préparer une explication plus approfondie de la LUCA, ainsi que sur l'ensemble de mes concepts.

jeudi 19 novembre 2020

«Nous avons élevé au rang de la vertu le fait de vivre comme des extravertis, nous avons découragé le voyage intérieur, la quête d’un centre. Aussi avons-nous perdu notre centre et il faut le retrouver.» Anaïs Nin

« Je suis, disait-il, un cheval à atteler seul, je ne suis fait ni pour le tandem, ni pour le travail en équipe, car je sais pertinemment que pour atteindre un but précis il est impératif qu’une seule personne se charge de la réflexion et du commandement.»
Einstein.


La question n'est pas celle de la transformation de l'homme mais de savoir ce qui doit être changé parmi ce qui doit être conservé.



Anthropo-scene

Fondements culturels des configurations de la conscience cognitive et morale de la civilisation occidentale. Analyse et ressorts des mentalités du monde globalisé. Les relations et comportements humains, les rapports humain/Nature, les traces et stigmates de l'Histoire de nos sociétés. Les limites de la croissance industrielle. L'écologie ,l'évolution et l'avenir du monde...